Ile de la Réunion - Pour les chômeurs : L'automobi... lité !22/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1693.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Ile de la Réunion - Pour les chômeurs : L'automobi... lité !

«La mobilité a le vent en poupe», tel était le titre d'un récent article du Journal de l'île consacré au nouveau développement de l'émigration économique réunionnaise vers la France.

L'auteur de l'article justifiait la politique de relance de ce courant migratoire par la persistance d'un grand nombre de chômeurs dans l'île. Ce terme de mobilité évoque des souvenirs amers dans la mémoire de nombreux Réunionnais partis en France dans les années soixante. Fuyant alors la misère et le manque d'emplois, nombre d'entre eux s'étaient exilés à dix mille kilomètres de chez eux, convoyés par les services du BUMIDOM, pour aller vendre leur force de travail comme bonnes, «nénènes» de familles bourgeoises de France, dans les hôpitaux, à La Poste ou dans l'industrie automobile...

Quarante ans plus tard, l'emploi à la Réunion étant encore dans de basses eaux, seule la moitié des 7 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail trouve à s'embaucher sur l'île. Et encore, dans neuf cas sur dix, ils n'ont droit qu'à des emplois précaires. Et ainsi, le nombre des chômeurs augmente tous les ans de plusieurs milliers. Il y a aujourd'hui 128 000 chômeurs à la Réunion sur une population totale de 705 000 habitants.

Alors, à défaut de créer des emplois sur place, l'Etat et la bourgeoisie réunionnaise font de nouveau miroiter aux jeunes la possibilité de trouver du travail en France, à la SNCF, dans le bâtiment ou encore à l'usine Peugeot de Montbéliard.

Depuis le début de l'année, 550 Réunionnais auraient décidé de répondre aux offres d'emplois qui leur ont été proposées par l'intermédiaire du CNARM (Comité national d'accueil et d'action pour les Réunionnais en mobilité), l'ANPE et l'ANT (successeur du BUMIDOM).

Le directeur du CNARM déclarait satisfait : «Les Réunionnais vont chercher du travail là où il est. Ils connaissent les problèmes de démographie de notre île et ont, en plus, le goût pour l'aventure» ! Et il ajoutait : «Du travail mais pas n'importe lequel, nous ne retenons que les offres d'emplois présentant des garanties salariales et en terme de carrière» !

Il y a pourtant loin de ces déclarations à la réalité et la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui les jeunes Réunionnais de l'usine Peugeot de Montbéliard est là pour l'attester.

Le CNARM leur avait promis un logement : ils sont logés en foyer qu'ils payent fort cher. Le CNARM leur avait promis un emploi : ils sont en intérim avec des contrats d'une semaine renouvelables !

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