Ecoles primaires de Creil (60) : Parents et enseignants mobilisés22/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1693.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Ecoles primaires de Creil (60) : Parents et enseignants mobilisés

Depuis plus de quinze jours, parents et enseignants d'une bonne partie des écoles primaires de Creil sont mobilisés pour réclamer des effectifs supplémentaires. Il faut dire que, depuis la rentrée, les problèmes dus au manque de personnel ont été en s'aggravant.

Depuis septembre, dans un nombre croissant d'écoles, les enseignants absents suite à des congés longue durée pour maternité, maladie ou formation n'ont plus été remplacés. Résultat : fin novembre, plus de douze classes se trouvaient sans enseignants, ce qui est d'autant plus grave que la plupart sont dans des écoles classées «Zones d'Education Prioritaires» (ZEP) et accueillent des élèves souvent en grande difficulté.

Dans la plupart des écoles, il manque des instituteurs spécialisés ; il n'y a pas de médecin scolaire, de psychologue, ou même d'infirmière, alors que ce sont de vrais besoins dans ces quartiers difficiles.

Devant cette situation qui se prolongeait, des parents d'élèves, exaspérés, ont entamé fin novembre plusieurs occupations d'écoles. Depuis, plusieurs journées de grève et de manifestations ont eu lieu. La plus grande manifestation s'est déroulée le jeudi 7 décembre, réunissant en plein après-midi plus de deux cents personnes sous une pluie battante.

L'un des responsable locaux de l'Education nationale, interpellé à plusieurs reprises, a tenté d'abord de se justifier, allant jusqu'à parler d'un «chiffre anormalement élevé de congés maternité dans la circonscription» ! Puis il a dû reconnaître qu'il n'avait plus assez d'effectif en personnel de remplacement. Lors de la dernière carte scolaire (qui répartit tous les ans les postes d'enseignants à l'échelle du pays), le département de l'Oise a perdu plus de quarante postes de remplaçants. Le ministère avait alors justifié sa décision en évoquant la baisse démographique. On voit aujourd'hui qu'il a surtout organisé la baisse des moyens et aggravé la pénurie.

Pour le moment, devant la mobilisation, l'Inspection académique a attribué quelques remplacements, mais a aussi supprimé la plupart des formations prévues pour les enseignants.

Cela permet aux cours de se tenir de nouveau tant bien que mal, mais rien n'est évidemment résolu.

Comme le soulignaient plusieurs enseignants et parents d'élèves, lors de leur dernière assemblée générale, il faut non pas du replâtrage de dernière minute, mais de véritables créations de postes. Et un rendez-vous a été donné dans ce sens, après les fêtes, en particulier au moment où la nouvelle carte scolaire sera annoncée.

Partager