Conditions de travail dans le commerce : La période de Noël, ce n’est pas la fête !22/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1693.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Conditions de travail dans le commerce : La période de Noël, ce n’est pas la fête !

Ces derniers temps, dans plusieurs villes, les salariés du commerce se sont mobilisés contre les ouvertures du dimanche qui se multiplient. Tout particulièrement en décembre.

En effet, les conditions de travail, dans les supermarchés, hypermarchés ou grands magasins, déjà déplorables, se sont aggravées considérablement. Deux, trois millions de personnes travaillent dans la branche du commerce, dont 700 000 salariés dans les supermarchés et hypermarchés. 50 % du personnel sont précaires, en CDD, ou embauchés à temps partiel, ou même à temps partiel annualisé dans les grands magasins ! Les salaires de 6 000 ou 7 300 francs par mois avec plus de dix ans d'ancienneté. Et, pour tous ceux et toutes celles qui sont embauchés à temps partiel, il faut vivre avec 3 000 F, ou 5 300 F pour 28 heures.

Avec la mise en place des «35 heures», les patrons de la distribution ont imposé des semaines «hautes» qui peuvent aller jusqu'à 48 heures. Et souvent cette amplitude maximum n'est pas respectée. Le temps de pause et le temps d'habillage ne sont plus compris dans le temps de travail.

Il y a de plus en plus d'ouverture en nocturne, durant les semaines «spéciales» de promotion, ou même tous les jours jusqu'à 21 heures, 22 heures, pour bien des supermarchés.

Le travail est d'autant plus éreintant que les effectifs sont calculés au plus juste : une caissière ne peut pas toujours se faire remplacer, même pour aller aux toilettes !

En plus, il y a le travail du dimanche. La plupart des magasins sont ouverts les trois dimanches de décembre, et même plus. Il est censé être au volontariat, mais il y a de grosses pressions pour que les salariés acceptent. Pour les commerces non-alimentaires, la loi donne aux patrons la possibilité d'ouvrir cinq dimanches par an, après dérogation accordé par le maire. Pour les commerces alimentaires, l'ouverture jusqu'à midi est autorisée. Mais les sanctions en cas d'ouverture abusive le dimanche sont ridicules par rapport au chiffre d'affaires réalisé ce jour-là. Quant aux sanctions plus lourdes qui pourraient, peut-être, être décidées prochainement, elles ne seront pas un frein pour les grands de la distribution.

Il s'agit de faire le maximum de profits. Et les secteurs de la distribution rapportent énormément à quelques géants comme Bernard Arnault, le patron de LVMH, qui détient le Bon Marché, la Samaritaine et qui est la deuxième fortune de France après Liliane de Bettencourt (L'Oréal), comme encore la famille Pinault qui contrôle le Printemps, la Redoute, Conforama et la FNAC, dont la fortune occupe la troisième position. La famille Mulliez, propriétaire d'Auchan, fait également de considérables bénéfices : 2 milliards de francs pour 1999. Quant à Carrefour, depuis sa fusion avec Promodès, il se classe au deuxième rang mondial de la distribution avec un bénéfice net qui s'est élevé à 8,2 milliards de francs l'an dernier.

Pour arrêter les rapaces de la distribution, il faudra que les travailleuses et les travailleurs se décident à leur faire, à leur tour, leur «fête».

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