Banque de France Siège (Paris 2e) : - Drôle de réduction du temps de travail22/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1693.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Banque de France Siège (Paris 2e) : - Drôle de réduction du temps de travail

La Banque de France fait partie des entreprises soumises à la loi Aubry des 35 heures. Début juillet dernier, la direction du personnel a expliqué qu'en vertu de l'application de la loi, le temps de travail était... maintenu tel quel au Siège et dans le réseau de succursales.

Or depuis des années, les employés de la Banque travaillent 36 h 15 au Siège (4 500 personnes), parfois moins, comme les agents de caisse qui effectuent le tri des billets, et parfois plus, avec 37 h 30 dans les succursales, qui totalisent plus de 1 000 personnes. Désormais, nous aurons tous officiellement le même temps de travail, la différence entre les 35 heures et le temps réel effectué donnant droit à une prétendue bonification en temps de 6 minutes par heure (et rien en cas d'annualisation). Cela signifie, pour les agents qui travaillent au Siège, moins d'une journée de repos en plus par an : quel cadeau !

Pour la direction, le temps effectué au-delà des 35 heures ne doit pas être payé puisqu'il l'est déjà, nous dit-elle. Cela revient à nous dire que le taux horaire auquel nous sommes payés a baissé. Autrement dit, tout à fait légalement, si nous passons aux 35 heures réelles par semaine, la Banque de France nous enlèvera 1 h 15 de salaire au Siège et 2 h 30 en succursale.

Cette annonce a déjà provoqué nombre de réactions indignées de la part d'une partie du personnel. Pour leur part, les syndicats disent s'opposer aux projets du gouverneur de la Banque, mais semblent surtout attendre la conclusion de ce que la direction appelle des négociations, fin décembre. En l'absence d'un accord d'entreprise, la direction ne peut pas appliquer l'annualisation : c'est pourquoi elle en est à rechercher quel syndicat voudrait bien signer le premier un accord qui a toutes les chances d'être défavorable si le personnel ne se mobilise pas pour imposer une réelle réduction du temps de travail, sans baisse de salaire et avec les embauches conséquentes.

La CGT a d'ailleurs chiffré à au moins mille le nombre d'embauches nécessaires pour combler les besoins et réduire le temps de travail sans augmenter la charge de travail individuelle. La direction, quant à elle, prévoit de mener à bien son projet, sans aucune embauche et à masse salariale constante. Un comble, pour une loi censée favoriser l'emploi et pour une entreprise qui réalise 2 milliards de profits chaque année !

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