A Nice, le 6 décembre, veille de l'ouverture du Sommet européen, c'est une impressionnante manifestation syndicale qui s'est déployée dans les rues du quartier Saint-Roch, soigneusement encadrée par les CRS et sous l'oeil surpris des habitants qui n'avaient jamais vu ça.

Malgré une pluie incessante, pendant toute l'après-midi et plus encore puisque les manifestants n'avaient pas encore fini de défiler alors que la nuit était tombée depuis longtemps, la manifestation syndicale a été marquée par la présence massive de la CGT. Depuis le lieu de rassemblement, les trains qui amenaient régulièrement leurs fournées de manifestants brandissant des pancartes CGT étaient chaleureusement applaudis.

Revêtus de brassières blanches sur lesquelles s'étalait «la CGT» et coiffés souvent de la casquette rouge frappée du même sigle, les militants et sympathisants défilaient en rangs serrés. Le nombre concourait à l'ambiance dynamique et joyeuse, même si les slogans restaient rares. L'animation était assurée sur le lieu de rassemblement par un orchestre ainsi que par des voitures sono diffusant de la musique enlevée, essentiellement de variétés. Les manifestants s'exprimaient surtout à coups de sifflets, avec des slogans comme «Non à l'Europe du capital, oui à l'Europe des travailleurs!» parfois lancés et repris, ainsi que l'Internationale.

Le fait de se retrouver aussi nombreux, dans un cortège où chacun avait pu croiser des travailleurs venus d'autres pays d'Europe, Italiens, Allemands, Espagnols, Slovènes, etc., contribuait à exprimer dans la réalité la solidarité entre des femmes et des hommes de tous les horizons, solidarité qui s'exprimait à l'occasion de petits faits sans importance comme des conversations qui se nouaient entre manifestants. Les rues de Nice, autour de la gare de Nice-Ville en particulier, restèrent animées très longtemps. La pluie n'avait en rien interdit à l'ambiance générale de rester très chaude...