- Accueil
- Lutte ouvrière n°1692
- CHU Toulouse : Les restructurations à l’oeuvre
Dans les entreprises
CHU Toulouse : Les restructurations à l’oeuvre
Pour Toulouse et sa région le CHU (Centre hospitalier universitaire) est constitué de deux grands hôpitaux (Purpan et Rangueil) et d'un plus petit, comptant actuellement environ 2 800 lits et 8 900 employés (hors médecins).
Depuis plusieurs mois la direction met en place son projet médical, c'est-à-dire un plan de réorganisation des services de soins. Ce projet a été concocté par quelques pontes médicaux et par la direction. Mais en réalité il est conçu sur injonction du directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH), nommé par le gouvernement pour imposer une réduction de l'offre de soins, c'est-à-dire du nombre de lits et du personnel. De fait, il prévoit pour la période 2001-2005 la fermeture de 250 lits, ce qui correspond théoriquement à la suppression de 750 emplois. Cela prendrait la forme d'un regroupement de certains services de Purpan sur Rangueil par le transfert d'un grand nombre d'activités lourdes. L'hôpital Purpan évoluerait donc vers une sorte d'hôpital général, plutôt orienté vers les soins ambulatoires ne nécessitant qu'une très courte hospitalisation.
Pour que le message soit bien clair, l'ARH n'a pas doté d'un scanner les nouvelles Urgences de Purpan, qui viennent de faire l'objet d'importants travaux de rénovation. Certes, il y a un scanner dans un service voisin mais celui-ci est utilisé pour des malades venant sur rendez-vous, si bien qu'en cas d'urgence, ceux-ci devront attendre un temps indéterminé.
Le projet médical a été voté par la Commission médicale d'établissement, composée de «représentants» des médecins. Pourtant, un texte refusant «la mort de Purpan en tant que CHU» a été signé par plus de 80 % des médecins de l'hôpital Purpan et un certain nombre de chefs de services, pas fondamentalement opposés aux restructurations, mais qui n'apprécient pas que la direction du CHU procède à la hussarde.
En attendant, l'activité quotidienne est dominée par la préoccupation de comment faire face à une activité qui ne diminue pas, au contraire, avec des effectifs en diminution, eux. Ainsi, les nouvelles Urgences de Purpan, qui comptent huit blocs opératoires flambant neufs, n'ont pu en ouvrir que quatre avec un effectif pour en faire fonctionner trois. Cette ouverture a été d'ailleurs marquée par un débrayage du personnel dénonçant cette situation par un tract aux usagers.
Même problème avec les brancardiers de radiologie qui sont régulièrement en déficit d'effectif, du fait de mutations et de départs à la retraite. En grève depuis le 4 décembre pour l'embauche de quatre brancardiers, ils ont obtenu quatre embauches (dont une reportée en janvier) mais ils ont décidé de continuer leurs débrayages car la direction veut modifier l'organisation de leur travail.