Dans la nuit du 9 au 10 novembre, lors du triage d'un train de marchandise au Triage de Villeneuve-Saint-Georges, deux wagons sont venus heurter un locotracteur qui était sur une voie. Le conducteur du locotracteur a eu juste le temps de sauter avant le choc, choc violent puisque le loco s'est encastré sous un wagon porte-conteneurs.

La direction a tout de suite fait porter le chapeau aux cheminots en conseillant à ceux-ci de "se remettre en question" et de "réagir rapidement". Quel culot ! Quand on sait que le travail de nuit sur le Triage a augmenté considérablement, que les cadences, elles aussi, ont augmenté sans que les effectifs aient suivi, quand on sait aussi que les jeunes embauchés sont mis sur le terrain avec une formation insuffisante ou quasi inexistante en matière de sécurité. Alors, rien d'étonnant que de tels accidents arrivent.

De plus, les horaires imposés, de 22 heures à 6 heures du matin, augmentent les risques d'accident et nuisent à la santé des cheminots.

Ce genre d'accident, "incident" comme dit la direction, risque de se reproduire car la SNCF non seulement n'en tire pas les leçons, mais fait porter la responsabilité aux cheminots eux-mêmes en les culpabilisant. Pour des raisons de rentabilité, la SNCF accentue le rythme de travail, impose des horaires déments. Ce n'est pas comme cela que les accidents pourront être évités, bien au contraire.

N'en déplaise à la direction, qui ne voit que les courbes de rentabilité, les cheminots ne viennent pas au travail pour y risquer leur santé ou y perdre la vie !