Les hôpitaux malades des restructurations24/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1689.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les hôpitaux malades des restructurations

A Paris, après la fermeture des hôpitaux Laennec, Boucicaut et d'une partie de Broussais, voici menacés ceux de Saint-Michel et de Saint-Vincent-de-Paul. Non parce qu'il y aurait trop de centres hospitaliers pour répondre aux besoins de la population, mais parce que l'Agence régionale de l'hospitalisation en Ile-de-France (Arhif) poursuit une réforme décidée par le gouvernement et commandée par des préoccupations de rentabilité, pudiquement camouflées derrière les mots de "politique de maîtrise des dépenses de santé". Comme si, en matière de santé, il s'agissait de regarder à la dépense !

Continuant les restructurations en cours, dans le petit hôpital Saint-Michel dans le 15e arrondissement, la fermeture du service consacré aux nouveau-nés (néonatologie) devrait intervenir avant le 30 juin de l'an prochain. La chirurgie devrait subir le même sort. Le chef du service de pédiatrie et de néonatologie de cet hôpital, Yves Bompard, a dénoncé ce projet en expliquant, dans le journal Le Monde du 19-20 novembre, que "l'offre est déjà si insuffisante que les nouveau-nés tournent la nuit à la recherche d'un lit" et que l'on "ferme la chirurgie, c'est-à-dire les urgences pédiatriques, alors que le service des urgences de l'hôpital des Enfants-Malades est complètement saturé".

Pour ce qui concerne l'hôpital Saint-Vincent-de- Paul toujours menacé, la mobilisation du personnel face aux fermetures annoncées a bloqué jusqu'à présent leur mise en oeuvre. Mais l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n'a pas renoncé, qui vient de nommer un médiateur. Cet hôpital est pourtant l'un des centres de référence européens pour les soins des enfants handicapés. "Classé troisième meilleur hôpital pédiatrique en France", il est "l'un des plus importants en terme de volume d'activité et des moins onéreux par enfant soigné" car, précise le professeur Jamil Hamza, chef du service d'anesthésie-réanimation, "c'est un hôpital purement consacré aux soins".

Ces deux exemples montrent combien les restructurations en cours dans les services hospitaliers semblent aller à l'encontre de toute efficacité pour les malades et leurs familles. Et en ce domaine comme en tant d'autres, la succession de Jospin dans le fauteuil de Juppé n'a vraiment rien changé.

Partager