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- Lutte ouvrière n°1689
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Europe - Parlement de Strasbourg - La session de novembre
Actualité oblige, la session de novembre du Parlement européen a examiné une résolution sur l'interdiction des farines animales dans l'alimentation des animaux. Les trois députées européennes de Lutte Ouvrière l'ont votée tout en soulignant "le retard pris dans l'interdiction totale et générale de la production et l'utilisation" de ces farines et le fait que, par sa formulation, la résolution soulève "des interrogations sur la volonté des autorités de s'opposer vraiment aux fraudes et escroqueries des trusts de l'agroalimentaire".
UNE "CHARTE" QUI TIRE LES DROITS SOCIAUX VERS LE BAS
La question de la Charte des droits fondamentaux a été de nouveau soulevée. Arlette Laguiller, Armonie Bordes et Chantal Cauquil ont réaffirmé que "dans cette société de classes où seuls comptent les rapports de forces, les chartes ne constituent pas une véritable protection pour les travailleurs" et ont voté contre cette Charte. Car elle "refuse d'inclure des droits aussi élémentaires que ceux à une retraite décente, à un revenu minimum, à un logement décent, à des soins de santé. Quant à l'article interdisant le travail des enfants d'âge scolaire, il admet des dérogations alors qu'en Europe, déjà, un nombre inacceptable d'enfants travaillent, sont exploités et n'ont pas droit à une véritable éducation".
Nos camarades ont aussi rejeté le rapport Rocard sur l'assurance-maladie complémentaire. Présenté comme un progrès par la presse de gauche, il constate le recul général des régimes légaux de protection sociale en Europe et que, du fait du chômage et des bas salaires, une part croissante de la population n'a plus les moyens de se soigner. Mais il préconise les assurances complémentaires privées ou mutualistes comme solution du problème. "Pour qui ? Sûrement pas pour ceux qui devraient payer encore plus pour se soigner, a dénoncé Chantal Cauquil au nom de nos députées, alors que cette société leur en refuse les moyens. Mais d'abord pour les assureurs privés, auxquels les Etats ont offert le marché de la santé".
S'agissant du rapport sur la lutte contre l'exclusion sociale, nos députées ont ainsi expliqué leur vote :
"On dénombre officiellement 65 millions de pauvres en Europe, 18 % de la population. Cela signifie qu'une fraction considérable de la classe ouvrière de l'une des régions les plus riches du monde est réduite à la misère. [...] Ce n'est pas un malheur venu d'on ne sait où qui a fabriqué 65 millions de pauvres, mais l'avidité d'une classe privilégiée capitaliste qui, pour augmenter ses profits, supprime des emplois, ferme des usines et réduit 15 millions de femmes et d'hommes au chômage, et pèse sur tous les salaires. [...] Aucun rapport ni aucun vote du Parlement européen ne pourra modifier cette situation. Mais le rapport aurait pu au moins en dénoncer les responsables". Aussi, "tout en ne votant pas contre, nous n'avons pas voté non plus pour ce rapport dont non seulement les propositions concrètes (verser l'équivalent de 1,5 euro par Européen pauvre sur cinq ans !) sont insuffisantes mais qui, malheureusement, dissimule plus qu'il ne combat la réalité de l'exploitation, véritable cause de la pauvreté des classes laborieuses".