Belgique : Fin de la grève dans les transports en commun wallons10/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1687.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Fin de la grève dans les transports en commun wallons

Lundi 30 octobre, après cinq semaines de grève, le personnel des TEC (Transports en commun wallons, trams et bus) a repris le travail. Cette reprise a été décidée par les assemblées générales de Liège et de Charleroi.

Personne, parmi les grévistes, n'est satisfait de l'augmentation obtenue : 4,23 F de l'heure, étalés sur deux ans, pour un salaire horaire de 65 F, soit 6,5 %. On est loin des 10 000 F belges (1 600 F français) réclamés, vu que les salaires n'ont pas été augmentés de manière significative depuis dix-huit ans. L'augmentation proposée est à peine supérieure à l'inflation officielle, si elle se maintient au niveau actuel, et correspond tout juste à ce que le patronat belge envisage d'accepter lors des négociations salariales qui vont s'ouvrir. En plus, une partie de ces 4,23 F avait déjà été acquise en forme de prime annuelle renouvelable chaque année.

Quatre jours plus tôt, les assemblées de grévistes avaient rejeté cette même proposition de la direction. Mais les cinq semaines de grève ont pesé pour la reprise, surtout du fait de l'isolement du mouvement, et aussi les échéances financières, malgré les indemnités syndicales (de 100 à 200 F par jour selon les syndicats).

A Charleroi, les syndicalistes ont quand même dû recourir au vote à bulletin secret, et faire participer au vote les non-grévistes, pour obtenir une mince majorité de 52,4 % pour la reprise du travail.

La direction des TEC et le gouvernement wallon étaient déterminés à ne rien céder, sachant que l'exemple des chauffeurs des TEC risquait de faire tache d'huile.

De l'autre côté, essayer d'entraîner d'autres travailleurs dans la grève était pour les grévistes le seul moyen d'inquiéter les responsables politiques et de les amener à reculer. Mais tous les contacts avec les autres entreprises sont passés par les délégations syndicales. Certains militants, favorables à l'extension du mouvement, sont restés soumis à la pression des appareils syndicaux, qui, eux, étaient déterminés à protéger la politique de leurs amis au gouvernement. La proposition d'aller tous ensemble à Anvers pour tenter de convaincre les camarades de De Lijn de se joindre au mouvement a été faite plusieurs fois en assemblée par des grévistes, elle avait été acceptée par l'assemblée, mais elle n'a jamais été mise en pratique par les syndicalistes qui gardaient la direction de la grève.

Un délégué syndicaliste FGFB flamand de De Lijn, l'équivalent des TEC en Flandre, venu deux fois aux assemblées de Charleroi, a été menacé de licenciement et n'a pas été soutenu par la direction de son syndicat.

Ce mouvement montre une fois de plus l'importance d'une direction ouvrière qui ne soit pas soumise à des appareils syndicaux, car ces appareils défendent leurs intérêts, qui sont en opposition avec ceux des travailleurs en lutte.

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