Israël : Droite ou gauche, la même politique contre les Palestiniens03/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1686.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : Droite ou gauche, la même politique contre les Palestiniens

Depuis le 28 septembre, date à laquelle a commencé la révolte qui secoue les Territoires occupés, les affrontements ont fait pour le moins 150 morts et plus de 4 000 blessés, palestiniens pour la plupart. " Je suis frustré, c'est déchirant ", s'est exclamé Clinton, qui dans le même temps estimait, tout comme les dirigeants israéliens, qu'Arafat était en mesure de " réduire considérablement le niveau de violence ", incriminant par la même la seule " violence " des Palestiniens à laquelle il conviendrait, selon lui, de mettre fin.

Mais Clinton et bien d'autres, si prompts à dénoncer la violence quand elle vient des pauvres et des opprimés, oublient systématiquement de s'en prendre à celle des oppresseurs, en l'occurrence celle qui se trouve du côté israélien. Car tout de même, ne sont-ce pas eux qui, depuis des décennies, ont privé les Palestiniens de leurs meilleures terres pour y installer leurs colonies, qui ont dynamité leurs demeures quand ils pensaient avoir à faire à un " terroriste ", qui ont humilié tout un peuple par de multiples provocations ? Et puis, n'y a-t-il pas une différence sans commune mesure entre la violence d'un lanceur de pierres et celle d'un tankiste ? Entre un gamin armé d'une fronde et un pilote d'hélicoptère de combat ?

La violence des Palestiniens n'est en fait que la révolte d'un peuple qui en a assez des brimades et des humiliations, et qui se soulève pour les combattre.

Si certains pouvaient encore avoir quelques illusions concernant la différence qui existerait entre un Barak travailliste et un Sharon représentant la droite du Likoud - et par qui le drame a débuté - les pourparlers qui se mènent aujourd'hui entre les deux hommes en vue de la constitution d'un gouvernement d'union nationale devraient les faire tomber. Un accord partiel aurait paraît-il été trouvé et la constitution de ce gouvernement se heurterait encore pour l'heure à l'exigence de Sharon de disposer d'un droit de veto sur toutes les initiatives diplomatiques concernant le " processus de paix ".

C'est dire que bien peu de choses séparent les deux hommes ; comme bien peu de choses séparent la droite et la gauche israéliennes sur le plan de la reconnaissance du fait national palestinien.

Quoique moins porté que la droite sur les références bibliques, le Parti Travailliste a toujours été inflexible quant à la non-reconnaissance des droits du peuple palestinien. Au pouvoir de 1948 à 1977, c'est lui qui a entrepris la colonisation de Gaza et de la Cisjordanie après l'occupation de ces territoires en 1967.

Certains ont pu croire un temps que les choses allaient changer avec le retour au pouvoir des travaillistes en 1992, d'autant que Rabin, le Premier ministre de l'époque disait vouloir distinguer entre " les colonies de sécurité " auxquelles il ne fallait pas toucher, et " les colonies idéologiques " que le Likoud avait encouragées. Seulement, Rabin se garda bien de définir et les unes et les autres, et sous son gouvernement la colonisation continua comme si de rien n'était.

Autres faits qui ne souffrent d'aucune ambiguïté : sous le gouvernement Barak, soit depuis un an et demi, il a été construit autant de colonies que pendant les trois premières années du gouvernement de droite de Nétanyahou.

Les Palestiniens n'ont donc rien à attendre du gouvernement Barak. Ils le savent très bien d'ailleurs, eux qui ont engagé une seconde Intifada pour répondre à toutes les humiliations et les provocations dont ils sont victimes de la part des gouvernants israéliens, qu'ils soient de droite ou de gauche.

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