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Leur société
Financement de la Sécurité sociale : Les mesures homéopathiques de Guigou
Durant le débat général sur le projet de financement de la Sécurité sociale, qui s'est achevé vendredi 27 octobre, le gouvernement a lâché quelques miettes pour les travailleurs les plus démunis.
Elisabeth Guigou, ministre de la " Solidarité ", a présenté les changements au projet de loi de financement. Le minimum vieillesse a été relevé de 2,2 % au lieu du 1,7 % initialement prévu. Cette allocation reste très faible, atteignant maintenant 3 653 F au lieu de 3 500 F environ auparavant. De plus, ce minimum vieillesse resterait au-dessus du plafond de la Couverture Maladie Universelle et les personnes qui le touchent ne pourraient donc toujours pas bénéficier de cette CMU.
L'autre mesure présentée par le gouvernement est donc le relèvement de ce plafond de la Couverture Maladie Universelle, qui passe de 3 500 à 3 600 F pour une personne seule. Ce relèvement devrait faire passer de 4,7 millions à 5 millions le nombre de bénéficiaires, soit 300 000 personnes en plus. C'est évidemment au moins une bonne chose pour les 300 000 personnes qui pourront en bénéficier. Mais la mesure est bien dérisoire car elle ne permettra même pas de faire bénéficier de la CMU tous ceux qui touchent les minima sociaux, ni les titulaires du minimum vieillesse donc, ni ceux du minimum handicapé, soit deux millions de personnes.
D'autres annonces ont été faites par le gouvernement qui, pour certaines, avaient déjà été faites auparavant. Il serait question d'un allégement dégressif de la CSG en trois ans. Ainsi, en 2001, les smicards bénéficieront d'une ristourne de... 180 F. Enfin, il serait aussi question de supprimer pour les retraités et les chômeurs, la contribution pour le remboursement de la dette sociale, CRDS, créée en janvier 1996 par Juppé et fixée à 0,5 %, qui s'appliquait jusque-là à tous les revenus.
Tout cela est sûrement mieux que rien pour ceux qui vont en bénéficier. Mais c'est bien peu, d'autant que le gouvernement de Jospin ne remet pas du tout en cause le financement de la Sécurité sociale dans lequel la part patronale est très faible. En effet, il n'est pas question pour le gouvernement, pas plus pour cette question que pour le reste, de s'affronter aux patrons et à leurs profits scandaleux.
Ces saupoudrages mettent pourtant en évidence toute l'étendue de la misère. Comment peut-on vivre avec 3 600 F par mois ? Comment peut-on vivre avec moins que le SMIC et même avec le SMIC ? Ce sont des millions de travailleurs, de jeunes, de retraités qui se retrouvent dans cette situation. Et pour tous ceux-là, les discours de Jospin sur la croissance sonnent comme une provocation.