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- Lutte ouvrière n°1686
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Dans les entreprises
Alstom Saint-Ouen (93) : Les patrons à la porte pour la journée
Toute cette dernière semaine d'octobre, la tension est montée d'un cran à l'Alstom de Saint-Ouen, où nous sommes toujours sous la menace d'un plan de licenciements.
En plus des cent dix-huit suppressions d'emplois prévues, la direction veut aussi imposer les 35 heures à sa sauce. D'après ses comptes, avec un temps de présence à l'usine identique, nous ferions déjà 35 heures et il faudrait accepter en " contrepartie " la flexibilité, la suppression de pauses ou d'avantages divers. Et pour bénéficier des quelques jours de congés RTT (réduction du temps de travail) qu'elle propose, il faudrait ne jamais être malade ou en accident de travail.
En arrière-plan de ces discussions oiseuses, les menaces sur l'emploi n'ont pas disparu et le plan avance, d'une étape à l'autre, de réunion en réunion, vers la seule conclusion qu'elle connaisse : supprimer des emplois alors que le travail ne manque pas et l'argent non plus.
Cela explique que les réunions d'atelier organisées le mardi 24 octobre ont été animées. Et vendredi 27, si nous n'avons pas été manifester dans le Nord, nous avons bloqué les portes de l'usine toute la journée. Dès le matin avant 6 heures, on s'est retrouvés à plusieurs dizaines devant les portes où l'équipe de nuit nous a rejoints. Au fur et à mesure que les ateliers arrivaient, les piquets se renforçaient. La direction était là avec un huissier. Un directeur particulièrement zélé faisait la navette entre la porte et les cadres pour les inciter à rentrer, mais avec peu de succès. Si les cadres n'ont pas fait le piquet avec nous, leur attitude montrait bien qu'ils n'approuvaient pas cette politique de suppressions d'emplois de la direction.
Vendredi 27, personne n'a travaillé, les gens repartaient chez eux, la direction de la SIF (une des deux entreprises Alstom du site, en dehors du plan actuel) ayant même donné consigne à ceux qui attendaient dehors de repartir à 9 h 30.
La direction qui voudrait nous mettre dehors s'est donc retrouvée elle-même à la porte pour la journée. Dans la lutte contre les licenciements, cette journée a été une étape. Elle ne sera pas la dernière, car nous avons bien l'intention de tout faire pour qu'Alstom abandonne ses projets de licenciements.