Lever Haubourdin (Nord) : - Non à la fermeture ! Non au plan antisocial !27/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1685.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lever Haubourdin (Nord) : - Non à la fermeture ! Non au plan antisocial !

Lundi 16 octobre, les travailleurs de l'usine Lever d'Haubourdin, dans le Nord, qui est menacée de fermeture, sont allés à 200 rendre visite à la direction de Lever. Celle-ci recevait les délégués au Comité central d'entreprise dans un hôtel de Neuilly.

Quand il a su que nous arrivions, le PDG de Lever France, M. Jensen, s'est enfui de la salle par une petite porte, sans vouloir entendre ce qu'on avait à lui dire. C'est donc à son bras droit, le DRH, que nous avons répété jusqu'à 4 heures du matin que nous n'acceptions pas - et que nous n'acceptions même pas de discuter - ce qu'ils osent nous présenter comme un plan social, et qui n'est qu'une misère, alors que le groupe Unilever est riche à milliards.

Nous lui avons répété que nous refusions la fermeture de l'entreprise, qui n'a aucune justification économique, et que, dans le cas contraire, nous exigions des garanties face aux difficultés auxquelles nous serions confrontés. En cas de licenciement, aux indemnités légales doit s'ajouter un million de francs net exonéré d'impôt et les salariés de 50 ans et plus doivent bénéficier d'une préretraite complète payée par l'entreprise.

La réunion interrompue lundi s'est poursuivie vendredi 20, mais dans un lieu plus sûr, à la Maison de la chimie à Paris, transformée en bunker entouré de nombreux CRS. Pour continuer le " dialogue " avec la direction à notre façon, c'est au siège de Lever Europe, à Waterloo en Belgique, à quelques kilomètres au sud de Bruxelles, que nous sommes allés à 200 en cars.

Cette fois, la direction, et les CRS, ne nous y attendaient pas. L'expédition avait été organisée par un comité restreint, avec l'accord de l'assemblée générale, qui n'a révélé l'objectif qu'après le départ.

Après la visite des bureaux et des étages, les responsables comprirent qu'il valait mieux faire ce qu'on leur demandait et nous mettre en relation avec le PDG en réunion à Paris ainsi qu'avec le directeur européen en déplacement à Londres. Ce ne fut pas une visio-conférence à trois, mais toute la direction a pu entendre ce que nous exigions. Le PDG de Lever Europe a osé nous déclarer " qu'il n'était pas au courant de nos revendications " ! Maintenant il les connaît, on lui a même laissé quelques souvenirs de bataille pour les lui rappeler !

Au retour, mis en train par notre succès, nous avons " nettoyé " un des plus gros hypermarchés de Lille, plus d'une centaine de caddies de produits Unilever sortis des rayons. Comme d'habitude, une grande partie du personnel et les clients étaient de notre côté et partageaient notre indignation vis-à-vis des méthodes des capitalistes qui se moquent de pousser les travailleurs vers la misère et des dirigeants politiques qui ne lèvent même pas le petit doigt pour s'y opposer.

Au CCE, un peu perturbé par l'audio-conférence improvisée, ce que les délégués ont appris de l'éventuel repreneur, Bilore, n'est pas fait pour nous calmer. Cette entreprise se vante de pouvoir produire le même tonnage de poudres à lessive avec la moitié du personnel actuel, pour des salaires 40 % inférieurs. Et elle embaucherait en priorité les salariés de plus de 50 ans, mais avec des CDD de deux ou trois ans !

Alors Waterloo ne sera pas notre dernière bataille !

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