Snecma Gennevilliers (92) : Fin de la grève20/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1684.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma Gennevilliers (92) : Fin de la grève

La grève de 24 heures reconductible pour les 1 000 F pour tous, qui a débuté le lundi 9 octobre, s'est poursuivie tout au long de la semaine. Mardi 17 octobre, quelques secteurs continuaient toujours. La direction a vu sa production sérieusement paralysée par le mouvement le plus important qu'ait connu l'usine de Gennevilliers depuis la grève de 1988.

Les grévistes des Traitements Thermiques, des Mobiles de l'atelier Mécanique, des FAN de l'atelier Forges, les trois secteurs qui avaient commencé le mouvement, s'étaient dès le départ fixé pour objectif de gagner des grévistes supplémentaires à la revendication des 1 000 F. Ils s'y sont employés durant les premiers jours. De ce point de vue, le jeudi 12 octobre a été une journée importante. Ce jour-là le Comité de grève ainsi que les syndicats CGT et CFDT ont appelé l'ensemble de l'usine à la grève. Le nombre de grévistes en vingt-quatre heures est alors passé de 200 à 320 sur 950 travailleurs à la production.

Durant une partie de la matinée les grévistes ont tenté de gagner des travailleurs de la Fonderie, un des trois ateliers de l'usine quasiment pas en grève. Cette politique d'extension n'a pas réussi à faire basculer les travailleurs de la Fonderie. Du coup le nombre des grévistes en 24 heures reconductible est redescendu à un maximum de 200.

Conscients qu'ils n'étaient pas assez nombreux pour faire plier la direction sur les 1 000 F, les grévistes ont acceptés de discuter par secteur mais seulement d'augmentations égales pour tous et non d'augmentations individuelles comme le voulait la direction. La revendication des 1 000 F n'était pas oubliée, d'autant que l'existence d'un décalage des salaires entre le centre de Gennevilliers et ceux de Corbeil et Villaroche n'a fait que conforter les grévistes dans leur bon droit.

Au début du conflit, le Comité de grève, élu et regroupant environ 20 à 25 représentants, s'est réuni tous les matins. Il faisait le point de la grève, discutait des propositions faites par les assemblées de secteur et retenaient celles qu'il pouvait soumettre à l'assemblée générale des grévistes.

La direction, après avoir joué la politique du pourrissement en refusant toute augmentation générale, a cherché une porte de sortie en acceptant les réunions sectorielles, les provoquant parfois elle-même. Aujourd'hui, elle fait quelques petites concessions sur les augmentations individuelles. Mais rien de précis et tout cela reste loin des demandes des grévistes.

Mardi 17 octobre, la reprise s'amorçait. Au terme des réunions sectorielles, la direction ne retenait que deux jours et demi sur les sept jours de grève, ces deux jours et demi pouvant être récupérés au volontariat.

Même si la revendication n'a pas abouti, l'ambiance n'est pas du tout morose. Le sentiment général est plutôt revanchard. " Il faudra remettre ça plus nombreux " disaient beaucoup de grévistes, contents de s'être retrouvés ensemble à protester la politique salariale de la direction.

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