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- Lutte ouvrière n°1684
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Dans le monde
Des actions condamnables
Est-ce le début d'une " guerre de religion " ou le signe d'une " flambée d'antisémitisme ", se sont interrogés des commentateurs à propos des actions contre des synagogues ou des locaux appartenant à des Juifs, ou même quelquefois supposés tels, qui ont eu lieu ces derniers jours.
A la date du 16 octobre, 80 incidents avaient été signalés, allant de graffitis antisémites sur les murs à des agressions verbales ou physiques d'écoliers ou d'adultes juifs, jusqu'à l'incendie de synagogues.
Si le nombre de ces actions et leurs effets restent pour l'instant limités, cela a créé l'émoi, parfois la crainte, au sein de la communauté juive. Nul ne sait qui est derrière ces actes, individus ou organisation. Nul groupe politique ou religieux ne les a pour l'instant revendiqués. En supposant même qu'il s'agit d'une réaction élémentaire et spontanée au massacre des Palestiniens par l'armée israélienne, ces agissements lâches sont condamnables. En effet, quelle est la responsabilité d'un gamin juif, habitant parfois dans le même quartier ou la même cité que ceux qui, même pour exprimer une légitime indignation, réagissent de la sorte ? Si les auteurs croient par là appuyer les intérêts des Palestiniens au Proche-Orient, ils se trompent. Au contraire : en s'en prenant à des Juifs parce qu'ils sont juifs, ils créent un réflexe de solidarité avec les agissements criminels de l'Etat israélien contre les Palestiniens. De tels actes ne peuvent que pousser les Juifs dans les bras des intégristes et de l'extrême droite au lieu de les en écarter. A l'image, symétrique, des agissements, ceux-là politiquement et froidement calculés, des dirigeants israéliens.
Ce type d'actes, en alimentant la haine et en creusant un fossé de peur et d'esprit de revanche entre les communautés, profite aux intégristes des deux camps, juifs et islamistes. Chacun d'entre eux profite de la terreur de l'autre, pour prendre de plus en plus de pouvoir dans sa propre communauté, ici comme au Proche-Orient.
Alors nous ne connaissons pas les auteurs des attentats, mais nous en connaissons les victimes : les Juifs visés bien sûr, mais aussi le peuple palestinien.