Chèques Postaux Orléans - La Source : Après quinze jours de grève20/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1684.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chèques Postaux Orléans - La Source : Après quinze jours de grève

Aux Chèques postaux d'Orléans-La Source, la grève a duré jusqu'au mardi 17 octobre. Pour obtenir que le samedi ne soit pas compté dans la durée du temps de travail, mais que ce soit une permanence au volontariat compensée double comme actuellement, pour obtenir des effectifs supplémentaires, nous nous étions mis en grève le lundi 2 octobre (voir LO du 13 octobre dernier).

Tous les jours avait lieu une réunion en assemblée générale dans laquelle les décisions étaient votées. Nous avons voté sur les délégations, composées de dix représentants syndicaux CGT, SUD, FO, CFDT, UNSA, et de dix grévistes. Nous avons manifesté à La Source, à la préfecture d'Orléans. Une délégation a rencontré le maire, le sous-préfet.

La direction a tout essayé pour casser notre détermination. Mais tous les jours nous avons envahi ses bureaux, le directeur a fini par s'enfermer à double tour en déclarant qu'il était séquestré. Nous avons réussi à nous exprimer aux micros de la direction qui sonorisent tout le centre. Vexé, le directeur a pris la parole dans les mêmes micros. Mais il a alors réussi, avec son discours pitoyable, à décider des camarades non concernés par le travail du samedi à nous rejoindre dans la grève le lendemain, jeudi 12 octobre.

Alors que tous les services n'étaient pas en grève, nous savions que la grande majorité des employés du centre soutenaient notre mouvement. Ils l'ont exprimé aux piquets de grève, tenus tous les matins par une centaine de personnes, ou en faisant grève eux-mêmes quelques jours.

Au fur et à mesure de la grève, certains directeurs sont devenus de plus en plus ignobles. Vendredi 13 octobre, le directeur du centre a affiché que la grève était illégale et qu'il pouvait enlever quinze jours de salaire à tous ceux qui avaient participé. Deux heures après, il a dû faire enlever ses affiches, tant il était évident que cela mettait le feu aux poudres. Un de ses acolytes s'est fait incendier à plusieurs reprises. Il avait osé proclamer que l'on " reviendrait à genoux, à moins qu'on ait un petit livret de Caisse d'Epargne " !

Depuis le début, les discussions allaient bon train. Nos revendications touchent tous les centres de chèques, alors les grévistes se demandaient pourquoi les fédérations syndicales ne faisaient rien en vue d'un mouvement général. Les syndicalistes locaux, les grévistes, ont pris des contacts avec les autres centres, ont téléphoné, ont envoyé des fax. Cela a permis que Lyon, Clermont, Grenoble, fassent un jour de grève. Lundi 16 nous apprenions que Marseille était parti en grève.

Mardi 17 octobre en assemblée générale, les grévistes ont décidé de suspendre leur mouvement. La direction a rencontré la délégation et a annoncé qu'elle retirait ses menaces de retrait sur salaire pour les jours de réunions et de manifestations organisées avant la grève. Deux jours de grève seront retirés par mois sauf en décembre. Le directeur nous fait... un cadeau de No'l !

En cette fin de mouvement nous avons le moral, car il s'est créé une fraternité entre tout le monde. Tous ensemble, nous avons discuté de notre grève, organisée démocratiquement, et une fête se prépare.

Une nouvelle assemblée générale a été votée pour le 20 octobre. Bien sûr, seul un mouvement sur l'ensemble du pays pourrait contraindre la direction à céder. Mais en attendant, nous sommes tous décidés à ne tolérer aucun dérapage de la direction, et à continuer à nous battre pour nos revendications.

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