Chèques Postaux Marseille : En grève !20/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1684.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chèques Postaux Marseille : En grève !

La direction des Chèques postaux et de la Caisse Nationale d'Epargne a préparé de longue main la mise en place des 35 heures. Au centre de Marseille où travaillent 1600 employés, il y a eu de nombreuses discussions, entrevues en tête à tête avec des chefs, des projets de scénarios divers, tous plus compliqués les uns que les autres ; bref tout a été fait pour nous convaincre d'accepter les 35 heures à la sauce de la direction. Et tout ceci devait se poursuivre par la signature de l'accord concernant les services clientèle, dans une réunion plénière qui devait se tenir le vendredi 13 octobre.

800 personnes travaillent dans les services clientèle, en particulier les Structures Modulaires. Mais la direction concocte des projets du même tonneau pour les autres services. Elle en a déjà fait passer pour des petits services.

Seulement du côté du personnel, nous ne sommes pas du tout d'accord. Les projets de la direction aboutissent tous à faire de nos samedis des jours de semaine ordinaires. Elle claironne bien qu'ils seront travaillés " au volontariat ", mais elle se garde bien d'affirmer qu'il n'y aura que des volontaires à venir travailler. Elle instaurerait aussi une annualisation qui, entre autres conséquences, nous supprimerait des jours de repos par le biais d'une manipulation de prestidigitateur : à l'issue d'un calcul tarabiscoté il apparaît que pour chaque jour de congé la plupart d'entre nous seraient redevables de plus d'une heure qui serait portée au " débit " de notre " compte de suivi d'heures ". D'ailleurs la " banalisation " du samedi aboutirait aussi à réduire le nombre de jours de congés.

Enfin, nous sommes nombreuses à nous inquiéter d'une modification de nos horaires actuels qui sont souvent adaptés à nos problèmes particuliers pour aller chercher les enfants, ou les déposer à l'école. Ce qui n'a jamais empêché le travail de se faire jusqu'à présent.

L'intersyndicale CGT-SUD-FO, après des prises de parole dans les services et une réunion de syndiqués, proposait une délégation de masse jeudi 12 octobre devant la direction. Le jeudi il y avait du monde qui, dans les services, attendait le signal. Nous avons rejoint des camarades de la CNE et, devant la direction, nous étions bien 300 à dire leur fait au responsable de l'ARTT et au DRH, qui, piteux, ont prétendu que leur projet (qui devait être signé le lendemain) n'était pas définitif.

A l'assemblée générale qui a suivi, l'intersyndicale a proposé d'aller manifester à la réunion plénière le vendredi et de faire grève le lundi 16. Finalement l'action du vendredi était annulée le matin même, mais l'appel à la grève maintenu. La CFDT tentait pour sa part de détecter des améliorations dans le projet de la direction, sans arriver à convaincre grand monde. Ë la réunion plénière, la direction refusait en bloc les revendications présentées par l'intersyndicale.

Lundi 16 au matin il y avait donc un fort piquet de grève devant le centre et les services clientèle ont fait grève à environ 50 %. La direction réunie en cellule de crise, aurait préféré ne recevoir que les syndicats. Mais c'est presque 200 personnes qui lui ont vertement dit le peu de cas qu'elles faisaient de ses projets. D'ailleurs tous ces grands chefs ont un peu perdu les pédales. Obligés de répondre de façon claire, l'un ou l'autre dévoilait ce qu'ils essayaient désespérément de noyer dans le brouillard depuis des mois : le fait que, dans leur projet, les samedis deviendraient des jours comme les autres ni compensés doubles ni uniquement au volontariat, que le règlement intérieur passerait de 5 à 6 jours par semaine et que les nouveaux embauchés seraient les victimes toutes trouvées de ces manigances, contraints de tout accepter à l'embauche. Tel autre semblait avoir oublié ce qu'ils avaient eux-mêmes écrit.

L'assemblée générale a donc décidé de reconduire la grève pour le lendemain mardi 17 octobre. L'assemblée de la brigade d'après-midi a aussi adopté cette décision. Et ce mardi 17, il y avait autant de monde au piquet de grève que la veille.

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