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- Lutte ouvrière n°1683
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Dans les entreprises
Renault Flins (78) - Contre la surcharge de travail : Une journée de grève en tôlerie Clio
A l'atelier de tôlerie de Renault Flins où se fabrique la Clio, dans le secteur OA, nous avons décidé de cesser le travail mercredi 4 octobre, après la pause de 8 h 15.
Le mécontentement couve depuis des mois, car la direction maintient toutes les équipes en sous-effectifs, par exemple en ne remplaçant pas les départs en retraite anticipée (CASA). Elle ne condescend même pas à embaucher des travailleurs intérimaires, pratique pourtant courante puisqu'il y a, en ce moment, près de 50 % d'ouvriers intérimaires en Tôlerie.
Dans notre secteur, la charge de travail est devenue insupportable, en particulier aux " pieds milieux ", un nouveau tronçon où la direction a entrepris de supprimer deux postes sur un ensemble de six. De plus, le responsable de l'atelier ne cessait de nous harceler, de nous faire subir son attitude arrogante : " Ces postes-là sont des postes de femmes ", voilà ce qu'il trouvait à répondre à nos protestations, montrant son mépris des travailleurs... et des femmes particulièrement. Pour faire déborder le vase, rien de mieux !
L'équipe du matin a donc cessé le travail dans sa quasi-totalité jusqu'à la fin de sa journée. La direction a tenté de faire faire la production par des chefs d'un autre atelier : nous étions intéressés par ce spectacle, d'autant plus que, aux " pieds milieux " où elle espérait nous faire travailler à quatre, la direction avait fait venir huit chefs ! Puis le relais a été pris par l'équipe d'après-midi, avec les mêmes revendications : du monde en plus, un allégement de la charge de travail, une remise à sa place du chef d'atelier - dont nous avons bien conscience de faire la paye !
Au total, sur les deux équipes, nous étions près d'une centaine à faire grève. La direction, apparemment incrédule au départ, a dû recevoir une délégation de grévistes et a proposé de " créer des groupes de travail " pour étudier les problèmes de charge. Ces problèmes, nous les connaissons mieux qu'eux, surtout leurs conséquences : problèmes de remplacements pour le moindre déplacement, visites médicales reportées à la Saint-Glinglin, jours de congés refusés, etc. Donc leur petit air de pipeau nous a laissés froids.
Le lendemain matin, le mouvement repartait, bien que nous ayons eu la satisfaction d'apprendre que le responsable de l'atelier s'était excusé, en présence de la chef du personnel, en promettant : " Je vais changer mon comportement ". Devant une nouvelle délégation de travailleurs et délégués, la direction s'est alors empressée d'ajouter deux postes sur le nouveau tronçon des "pieds milieux ". "Provisoirement ", avance-t-elle. C'est ce que nous verrons. Toujours est-il que ce succès est le bienvenu, d'autant que nous avons obtenu de ne pas perdre sur la paye. Comme les problèmes de surcharge de travail sont partout, en Tôlerie, au Montage et dans d'autres secteurs, il est probable que la direction en verra d'autres.