ONET Grenoble - Quatre jours de grève dans le nettoyage : Onet pas net et très malhonnète13/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1683.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ONET Grenoble - Quatre jours de grève dans le nettoyage : Onet pas net et très malhonnète

Il y a longtemps que le mécontentement règne chez les salariés d'ONET qui nettoient les bureaux et les ateliers des usines Schneider-Electric dans l'agglomération grenobloise.

Cet été, la direction ONET avait tenté, sans succès, de se débarrasser de deux militants CGT, combatifs et susceptibles d'être sur les listes aux prochaines élections professionnelles. Une pétition de soutien d'une partie des travailleurs de chez Schneider avait recueilli plus de 100 signatures.

En même temps qu'elle s'attaquait aux militants CGT, la direction cherchait à réorganiser le travail sur les différents sites Schneider de l'agglomération.

Prenant prétexte de la perte du marché du nettoyage d'une partie de l'usine au profit d'une autre entreprise, la SAFEN, le patron en profitait pour revenir sur les acquis des salariés transférés et aggraver les charges de travail. C'est ainsi que les travailleurs qui passaient à la SAFEN se voyaient retirer leur prime de panier (250 F par mois), leurs journées de congé RTT et perdaient leur mutuelle. Ces attaques étaient d'autant plus inadmissibles que tous savaient que la SAFEN venait d'être rachetée par le groupe ONET. D'ailleurs, les deux agences de ces entreprises ont le même patron à Grenoble. Il n'était donc pas question de faire des cadeaux au groupe ONET qui affiche un bénéfice net de plus de 46 millions de francs pour 1999 et une progression de 32 % de son chiffre d'affaires pour le premier semestre 2000.

Une grève de quatre heures fut votée pour le jeudi 28 septembre. Ce jour-là une trentaine de salariés ONET se retrouvèrent devant les portes de l'usine, soutenus par une quinzaine de militants CGT de chez Schneider. Le patron annonça tout de suite qu'il maintenait les acquis de ceux transférés.

Mais la majorité des grévistes jugea cela nettement insuffisant et exigea beaucoup plus, entre autres l'embauche des CDD, la baisse de la charge de travail, l'augmentation des salaires, un treizième mois, une prime de transport et des compléments d'heures pour les salariés à temps partiels imposés.

Les embauches à temps partiels sont monnaie courante dans le nettoyage car les patrons bénéficient ainsi d'exonérations de charges importantes, qui s'ajoutent aux aides empochées pour le passage aux 35 heures sauce Aubry et à celles sur les bas salaires, proches du SMIC. Les ouvriers sont parfois obligés de travailler sur plusieurs chantiers différents, avec des entreprises différentes, pour un salaire minable, sans que les frais de transport soient pris en charge.

Beaucoup se sont plaints aussi des nouvelles méthodes de travail, " à la chaîne ". En effet, la nouvelle mode est à la spécialisation des tâches. Pendant que l'une passe l'aspirateur pendant des heures, une autre vide les poubelles et un autre encore fait la poussière, etc.

La grève s'est étendue à deux autres usines Schneider de l'agglomération, ce qui a obligé le patron, flanqué de ses chefs et de la secrétaire du bureau, à venir de nuit en courant vider les poubelles qui commençaient à s'entasser. Au bout de quatre jours, devant l'hésitation d'une partie des grévistes, il a été décidé de reprendre le travail tous ensemble, la tête haute après une visite agitée chez le patron qui s'était enfermé dans son bureau, à l'arrivée des grévistes.

Ceux-ci, en majorité des femmes, sont satisfaits d'avoir fait reculer ONET et de s'être fait respecter des chefs.

Finalement, ils ont non seulement sauvegardé leurs acquis, mais ont aussi gagné l'embauche de deux CDD, la révision des coefficients, restés très bas pour certains, et l'attribution d'heures complémentaires pour ceux travaillant à temps partiels imposés.

Tous pensent que cette grève n'est qu'un début et que, dans l'usine, rien ne sera comme avant.

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