Nos lecteurs écrivent : Un procès pas perdu pour tous les patrons !13/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1683.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : Un procès pas perdu pour tous les patrons !

Depuis 1997, le magasin duty free Paris Look, qui se trouve boulevard Haussmann dans le quartier des grands magasins parisiens, ouvre tous les dimanches, sous prétexte qu'il travaille avec des tour opérators qui font visiter Paris en un jour et demi.

La mairie autorise 6 ouvertures, et les 46 autres se font donc sans aucune autorisation des autorités, avec l'assentiment d'un certain nombre de vendeuses car ces dimanches sont payés double et parfois plus.

Craignant une contagion dans le quartier, l'Union Locale CGT du 9e arrondissement, où je milite, et l'Union Syndicale CGT du commerce et des services, ont fait dresser procès verbal par l'inspection du travail et ont envoyé un huissier un dimanche de 1997 puis se sont portées partie civile dans la plainte déposée contre le patron. Celui-ci a été condamné à payer 4 000 F par salarié employé ce jour-là et 4 000 F aux UL et US CGT. Tout en continuant à ouvrir son magasin tous les dimanches, le patron a fait appel puis a été en cassation et a perdu à chaque fois. Il a donc été condamné à payer le double, soit 128 000 F. Ce qu'il a fini par faire... à l'automne 2 000.

Mais qui a bénéficié de cet argent ? Les employées qui ont travaillé tous ces dimanches ? Pas du tout. Excepté les 4 000 F qui sont revenus à la CGT, tout le reste a été versé en amendes... à l'Etat. Quand on sait qu'une grande part des fonds d'Etat passe en aides diverses au patronat pour licencier ou embaucher au rabais, on voit à qui rapportent les décisions de justice, même quand elles sont censées être favorables aux travailleurs.

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