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- Lutte ouvrière n°1682
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Snecma (Gennevilliers - Hauts-de-Seine) : Une grève qui fait... tache d'huile
La semaine dernière, les ouvriers du Greco, une entreprise sous-traitante de la Snecma, étaient en grève pour les salaires.
Parmi les différents contrats du Greco, il y en a un qui concerne les graissages, les niveaux d'huile et le nettoyage des machines. Ce sont les six ouvriers de ce secteur qui étaient en grève. Leur salaire avoisine les 5 700 F mensuels. C'est un travail salissant et fatigant puisqu'ils doivent intervenir sur l'ensemble du parc machine.
La grève a démarré le lundi 25 septembre. Les grévistes annoncèrent par tract aux portes de l'usine leur action et leurs revendications qui concernaient essentiellement les salaires.
Au cours d'une première réunion, le patron du Greco s'est montré agressif, menaçant de dénoncer le contrat qu'il avait avec la Snecma. " Si je perds le chantier, vous serez dehors ! " laissait-il entendre. Il affirmait alors ne vouloir céder sur rien.
Ce chantage n'a pas réussi à faire pression sur la détermination des grévistes. " De toute façon, vu la manière dont on est traité, on n'a plus rien à perdre ", disaient-ils. Quelque temps auparavant deux d'entre eux s'étaient fait traiter " d'escrocs " à propos d'une prime qu'ils réclamaient.
La grève continua donc. Certains centres d'usinage, le pilon " 80 tonnes " ou le laminoir, donnaient des signes de faiblesse. Certaines de ces machines, voire d'autres, étaient arrêtées ou en voie de l'être.
Le mardi 26 septembre il y eut deux réunions de négociations. Le patron du Greco avait perdu de sa superbe. Au bout du compte il cédait sur 1 000 F d'augmentation mensuelle nette, 1 500 F de prime de fin d'année, 300 F de prime de salissure (alors qu'auparavant aucune de ces deux primes n'existait), revalorisation de la prime de déplacement journalier qui passe de 82 à 85 F et paiement des heures de grève.
Cette victoire est une énorme satisfaction pour les grévistes qui se demandaient d'ailleurs pourquoi ils avaient attendu si longtemps pour se mettre en grève. Ce succès donne des idées à bien des salariés des entreprises sous-traitantes (300 salariés sur le site !) ainsi qu'au personnel Snecma. D'ailleurs le vendredi 29 septembre deux secteurs, l'EDM et les Berthiez, soit une cinquantaine de salariés, démarraient une grève pour réclamer 1 000 F d'augmentation mensuelle. Ë suivre !