Comme l'annonce d'ores et déjà la presse économique, le groupe Montupet (fonderie d'aluminium travaillant pour l'automobile) devrait annoncer pour l'année 2000 une augmentation de plus de 30 % de ses bénéfices. Pour les travailleurs du groupe, en particulier pour ceux de l'usine de Nogent-sur-Oise, ce n'est pas une surprise, eux qui ont vu la production augmenter sans cesse cette année, en même temps que s'aggravaient leurs conditions de travail.

Dans les ateliers, le travail n'a jamais été aussi intense. Profitant de la loi Aubry sur les 35 heures, la direction a remanié tous les horaires, afin que l'usine tourne 24 heures sur 24. On travaille ainsi en 4´8, avec une organisation flexible qui fait que l'on peut très bien effectuer, certaines semaines, près de 40 heures, y compris le dimanche soir à partir de 22 heures. De plus, les cadences sont très dures et il n'est pas question de souffler une minute, sous peine de menaces et d'avertissements. Cela devient tellement difficile que, malgré le fait que l'on sorte d'une période de vacances, on ne compte déjà plus le nombre d'arrêts maladie.

Fait significatif, la direction a même du mal à recruter du personnel : de nombreuses personnes, embauchées en contrat précaire, refusent de rester quand elles se rendent compte des conditions de travail. Le patron en a été réduit ainsi à se payer de gros encarts dans la presse pour tenter d'attirer malgré tout du monde.

Tout dernièrement, la direction a évoqué la nécessité de revoir quelque peu les horaires. Elle avoue ainsi elle-même qu'ils sont tout simplement impossibles à tenir.