GIAT Industries (Saint-Chamond - Loire) : Touchez pas à notre travail06/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1682.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GIAT Industries (Saint-Chamond - Loire) : Touchez pas à notre travail

Les travailleurs de l'atelier de mécano-soudure de GIAT Industries, à Saint-Chamond, Loire, ont obligé leur direction à reculer. Cette dernière voulait confier une partie du travail réalisé dans cet atelier à une PME locale, Désarmaux. Un premier projet d'externalisation pure et simple de cet atelier avait été suspendu après une réaction ferme de tous les travailleurs de l'usine, qui avaient mis dehors le PDG de cette PME. (voir LO No 1679).

Mardi 26 septembre, la direction voulait faire enlever de l'atelier un certain nombre de mannequins de montage, qui permettent la fabrication de pièces en tôle, pour les transporter chez Désarmaux. Les travailleurs ont entouré immédiatement les palettes prêtes au départ, indiquant clairement qu'ils ne laisseraient rien sortir de leur atelier. Les délégués de deux syndicats (CGT et FO) sont venus apporter leur soutien à cette action. Un chef de service, relayé ensuite par le directeur financier, a argumenté en vain sur les " retards " de l'usine, sur la " perte de crédibilité " de l'entreprise par rapport à d'éventuels donneurs d'ordres. Cela ne pouvait impressionner des salariés qui se rappellent comment la direction générale de GIAT Industries, il y a quelques années, a laissé partir près de 3 milliards de francs en fumée : elle avait réalisé de mauvais placements avec les avances de trésorerie faites par les Emirats Arabes Unis pour leurs achats du char Leclerc. Le directeur de l'usine, absent et contacté par téléphone, décidait alors de stopper le déménagement et de convoquer une réunion dans l'atelier de mécano-soudure pour le lendemain.

A cette réunion, il replaçait les mêmes couplets sur la " crédibilité " de GIAT Industries. Les travailleurs étaient fatigués d'entendre ces litanies et l'un d'eux l'a fait savoir clairement à ce monsieur avant de quitter l'assemblée, qui n'avait abouti à rien.

Le lendemain, alors qu'une réunion de CE se tenait à 9 heures du matin, les militants de la CGT appelaient oralement toute l'usine à débrayer et à monter assister à cette réunion. Près de 200 travailleurs se sont retrouvés face à la direction. On apprenait alors que celle-ci renonçait à son contrat avec Désarmaux.

Ce premier succès a fait plaisir à tout le monde. Mais la partie est bien loin d'être jouée, car l'ensemble des travailleurs de l'usine de Saint-Chamond est menacé d'une perte de 120 emplois d'ici la fin de l'année.

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