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Leur société
Chèques payants : Le racket des banques
A partir de 2001, les banques vont facturer les chèques. Elles en rêvaient depuis longtemps, et la législation européenne leur en donne aujourd'hui l'occasion. Le gouvernement avait un temps fait mine de vouloir limiter ce racket en parlant d'un " service de base bancaire " gratuit. Il avait même fait figurer quelques lignes à ce sujet dans sa loi contre l'exclusion. Mais il vient de renoncer à toutes ces velléités, donnant de fait le feu vert aux banquiers.
Les banques disent qu'en échange, elles rémunèreront désormais les comptes. Mais les premiers éléments que l'on peut avoir sur leurs intentions montrent bien qu'il s'agit d'un marché de dupes. Les comptes rapporteraient un intérêt de 0,5 %, soit quelques dizaines de francs en moyenne par an. Le prix des chèques, lui, serait beaucoup moins symbolique. A la BNP par exemple, il a été question de 6 F par chèque au-delà de neuf chèques par trimestre qui resteraient gratuits. La direction a nié ce chiffre, pour affirmer que ce serait plus proche de 1 ou 2 F par chèque. Cela veut probablement dire qu'elle commencera à 2 F pour aller vers les 6 F dès que l'émotion se sera calmée. Le journal Le Parisien a calculé ce que cela coûterait à un ménage payé au Smic : 192 F par an si les chèques sont facturés à 3 F et 384 F s'il faut les payer 6 F. Et la perte sera d'autant plus lourde qu'il y aura peu d'argent en permanence sur le compte courant. Les ménages aisés ou très aisés pourraient y gagner - pas énormément - contrairement aux plus pauvres.
C'est tout de même un comble qu'il faille payer simplement pour utiliser l'argent que l'on a gagné ! Les travailleurs sont obligés d'avoir un compte, ne serait-ce que pour faire virer leur salaire. Il est parfois commode, voire obligatoire, de payer certaines dépenses en chèque. En facturant ceux-ci les banques, qui ont fait 43 milliards de profit dans les six premiers mois de l'année, puisent tout simplement dans la poche de leurs clients aux revenus les plus modestes pour arrondir encore ce magot.