Le 28 septembre, alors qu'une majorité de cheminots a cessé le travail, d'abord pour des augmentations de salaires et ensuite pour des embauches, Jospin, lui, a participé à un colloque organisé par une revue économique sur le thème pompeux et vague : " Nouvelle économie, sociétés nouvelles ".

Bien sûr, rien de nouveau n'en est sorti. En revanche ont été ressassées les rengaines sur la nécessaire modération salariale, ce qui, dans le langage imagé du capitaine Jospin, donnait : " Si nous nous précipitons trop avec euphorie, avec aveuglement et manque de lucidité dans cette période, nous risquons d'aborder la troisième période, celle des incertitudes de la situation internationale, en perdant le cap, et je ne veux pas que nous perdions le cap ". Si des gens ont de quoi être euphoriques dans la période actuelle, ce sont les patrons dont les profits battent record sur record. Quant au cap de la stagnation des salaires, Jospin ne l'a pas lâché depuis qu'il est au gouvernement. Il a même permis aux patrons de le renforcer avec les accords sur les 35 heures.