Pour le premier semestre de cette année 2000, les bénéfices nets de France Télécom se montent à 25 milliards de francs. Faramineux ! Cela représente une augmentation de quelque 130 % par rapport à la même période de l'an dernier, et un montant supérieur, en six mois, au total de toute l'année 1999.

Quelle euphorie pour la direction ! Dans son rapport annuel 1999, elle se vantait déjà d'être " une entreprise exemplaire avec ses actionnaires ", fière d'afficher qu'un sondage réalisé parmi les lecteurs du journal La Vie financière l'ait placée " au deuxième rang des entreprises les plus soucieuses de la valorisation de l'investissement des actionnaires "...

En revanche, la population dans son ensemble peut se rendre compte, ne serait-ce qu'au vu de ses factures téléphoniques, que France Télécom est bien moins soucieuse de ses intérêts à elle. Dans le même temps que l'annonce du bilan semestriel, la direction annonce une nouvelle hausse du prix de l'abonnement téléphonique. Cette nouvelle hausse peut sembler modique - 4,95 F par mois -, mais c'est la quatrième en quatre ans. Si bien que, depuis 1996, le prix de l'abonnement est passé de 45,76 F à 82,31 F par mois, c'est-à-dire qu'il a pratiquement doublé !

Un petit calcul a été vite fait par des travailleurs de l'entreprise : la simple recette rapportée par cette nouvelle augmentation de l'abonnement mensuel se monte à quelque 1,7 milliard de francs sur une année, soit, si elle était affectée aux salaires des 135 000 agents, environ 1 000 F de plus par mois pour chacun... Mais évidemment, ce n'est pas à ses agents que France Télécom destine cette recette supplémentaire. Quant à augmenter leurs salaires, il n'y aurait nul besoin pour cela de taxer les abonnés, il suffirait de prendre sur les profits.