Bénéfices scandaleux des entreprises et gel des salaires !29/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1681.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Bénéfices scandaleux des entreprises et gel des salaires !

Les bénéfices des entreprises n'en finissent pas de battre des records. En six mois, les vingt plus grands groupes industriels et commerciaux français affichent 86,9 milliards de bénéfices nets, soit autant que pour l'ensemble de l'année 1999. A lui seul France Télécom met en avant un résultat net de 25 milliards, dépassant de 8 milliards ses profits de l'an dernier. Quant à TotalFinaElf, l'augmentation des prix du carburant lui réussit puisque le groupe enregistre 22,3 milliards de bénéfices pour le premier semestre, équivalant à son bénéfice global pour 1999. Avec près de 5 milliards, le groupe PSA n'est pas en reste, de même qu'Alcatel avec près de 4 milliards. Les autres groupes, tels que L'Oréal, Lafarge, Schneider et Casino, font également état de fortes progressions, de l'ordre de 20 à 25 %.

Et encore, comme le précise Le Monde : " Ces comptes ne sont que la face avouable de la situation. Les grands groupes ont aussi leur cagnotte. En ce début d'année, ils n'ont eu de cesse d'amortir les dépenses d'équipement, de provisionner leurs risques futurs... afin de masquer une partie des profits ". Si l'on s'en tient aux résultats d'exploitation (avant ces tripatouillages), l'augmentation des bénéfices des grands groupes est encore plus provocante : + 213 % pour TotalFina avec 44 milliards, + 141 % pour Alcatel avec près de 5 milliards, + 92 % pour Péchiney avec 2,1 milliards.

Les économistes justifient ces résultats " historiques " par la croissance de la demande intérieure, la progression des exportations que stimule le recul de l'euro face au dollar, l'augmentation des prix, les gains de productivité ainsi que par le gel des salaires.

Dans ce domaine, en effet, c'est la stagnation. Selon les statistiques du ministère de l'Emploi, les salaires n'auraient progressé que de 1,6 % sur un an ce qui, compte tenu de l'augmentation des prix, se traduirait par un recul du pouvoir d'achat des salariés.

Ce constat, les salariés n'ont pas eu besoin des statistiques pour le faire. Car contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire, le blocage des salaires est une réalité bien antérieure à la mise en place des 35 heures. En fait, elle remonte au début des années 1980 où le patronat, avec la complicité des gouvernements, a profité du chômage pour faire pression sur les salaires et dénoncer tous les accords d'entreprise prévoyant des augmentations. L'application des 35 heures à la sauce Aubry n'a fait qu'aggraver les choses, en fournissant un prétexte supplémentaire au patronat pour refuser toute augmentation.

Et c'est bien cela qui est à l'ordre du jour. Si les salariés font leurs comptes, c'est 1 500 à 2 000 francs qu'ils ont perdu en pouvoir d'achat mensuel. Et les bénéfices scandaleux des grandes entreprises ne peuvent que les inciter à réclamer leur dû !

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