Un maître-auxiliaire licencié après 17 ans d'ancienneté22/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1680.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Un maître-auxiliaire licencié après 17 ans d'ancienneté

A l'Education nationale, le zèle de certains jurys atteint parfois des dimensions surréalistes.

Ainsi un maître-auxiliaire d'anglais de l'académie d'Orléans -Tours se voit purement et simplement " remercié " par l'Education nationale après 17 ans d'ancienneté. Son tort ? Avoir voulu passer un de ces " concours réservés " que l'institution a mis en place dans le but - paraît-il - de résorber l'auxiliariat.

En 1998, cet enseignant est reçu 5e (sur 325 admis) au concours en question. Tout semblait donc aller pour le mieux. Il restait juste à passer les épreuves pratiques à l'issue d'une année de stage pour être définitivement titularisé. C'est là où les choses se compliquent. Après quatre inspections successives subies deux années de suite, le jury le déclare inapte à l'enseignement avec toutes sortes de motifs : " N'a pas les qualités requises pour enseigner ", " ne sait pas conduire une classe ", " insuffisances méthodologiques " et même " insuffisante maîtrise de la langue ", ce qui paraît pour le moins cocasse quand on sait que l'enseignant en question a vécu longtemps aux Etats-Unis où il a même été assistant de français à l'université d'Oberlin dans l'Ohio. Bref en juin 2000 il apprend qu'il est définitivement refusé alors que pendant 17 ans personne ne lui a reproché quoi que se soit.

Le pire dans cette affaire, c'est qu'à 54 ans, il ne peut même plus postuler pour un poste de maître-auxiliaire et se retrouve au chômage.

Si l'Education nationale veut résorber l'auxiliariat, il va falloir qu'elle commence par recaler quelques-uns de ses inspecteurs !

Stéphane HENIN

Mercredi 13 septembre, le tribunal correctionnel de Millau a condamné le porte-parole national de la Confédération paysanne à trois mois de prison ferme, " pour destruction en réunion et menace ". Les neuf autres compagnons de José Bové, jugés pour les mêmes raisons que lui, écopent d'amendes et de peines avec sursis.

Cette décision du tribunal correctionnel de Millau est scandaleuse. José Bové a déjà fait un mois de prison, du 12 août au 7 septembre 1999, pour avoir participé à cette action contre le chantier du McDonald's de Millau. Le tribunal correctionnel a choisi de le condamner encore plus durement que ne l'avait demandé le procureur de la République : celui-ci, le 1er juillet, n'avait en effet réclamé " que " dix mois de prison, dont neuf avec sursis.

Le " saccage " du McDonald's, à savoir les quelques poutres et enseignes déplacées, constitue donc pour la justice un drame plus grand que la destruction des conditions de vie des petits agriculteurs. Car si ceux-ci manifestaient ce 12 août 1999, c'est justement parce qu'ils ne peuvent pas vendre leurs produits à un prix leur permettant de vivre décemment. Mais la justice, dans cette société, est là pour défendre la grande propriété, celle des grosses sociétés de distribution par exemple, celle des riches, et condamner ceux qui y portent atteinte, même symboliquement.

Les magistrats disent vouloir " faire entendre raison " au leader de la Confédération paysanne puisqu'il est " l'instigateur et le coordonnateur " de toutes les " dégradations et dénaturations commises ". De ce point de vue, on peut dire qu'ils ont déjà raté leur but. En effet, José Bové et ses neuf autres camarades ont déjà décidé de faire appel. Comme le disait même Marc Blondel, le secrétaire général de FO, au fond les juges leur donnent même plutôt un " coup de main ", en leur permettant de faire parler d'eux à nouveau, et d'envisager l'organisation de nouvelles manifestations.

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