Les dirigeants CFDT du Comité d'entreprise de la SNECMA Corbeil avaient tenté de licencier une employée du CE cet été (voir LO n¡ 1674). Ë l'appel de la CGT du Comité d'entreprise, des salariés de la SNECMA étaient venus alors soutenir l'employée menacée de licenciement et avaient finalement obtenu que le directeur du CE renonce par écrit à toute sanction.

Mais la CFDT de la SNECMA n'en est pas restée là. Forte du constat qu'avait établi un huissier, elle poursuit " devant les assises " tous les travailleurs et élus cités dans ce constat : onze au total ! D'après elle, ceux-ci risqueraient vingt ans de réclusion criminelle et 1 million de francs d'amende pour " extorsion de consentement en bande organisée " !

Vis-à-vis du personnel du CE, la CFDT maintien toujours sa position de force et veut maintenant licencier trois salariés cités par l'huissier, dont une déléguée du personnel. Elle leur reproche tout simplement d'être venus au mois d'août défendre leur collègue menacée.

La mobilisation contre ce délire dévastateur a commencé. Une pétition de la CGT a recueilli près de 1 300 signatures exigeant l'arrêt des procédures de licenciement.

Vendredi 15 septembre, un arrêt de travail rassemblant près de 350 personnes a eu lieu au moment de l'entretien préalable du premier des trois employés menacés. Une autre doit suivre lundi 18 septembre pour le deuxième.

Dans l'usine, pour le plus grand nombre, c'est le dégoût envers les syndicats qui l'emporte.

Quelques militants de la CFDT disent en privé leur opposition à l'attitude de la direction du syndicat mais seul l'un d'entre eux a démissionné de son mandat de délégué syndical local. Les travailleurs qui s'expriment, en particulier lors de la signature de la pétition à la sortie du restaurant, sont indignés et certains mettent l'accent sur le fait que c'est le patron qui bénéficie de tous ces événements.