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Dans le monde
Serbie : Clique politico-mafieuse et intimidation politique
Le climat de peur et d'insécurité qui règne à Belgrade est entretenu aussi par l'accumulation des exécutions individuelles, en plein jour, souvent dans des lieux publics, restaurants, parkings - affaires qui demeurent quasi systématiquement non élucidées. Il y en aurait eu plusieurs centaines depuis 1990.
Les victimes de ces règlements de comptes à répétition peuvent être des anciens miliciens, témoins des horreurs commises lors des guerres de la décennie en Yougoslavie, ou encore des membres de la pègre se disputant leurs butins. Mais figurent aussi sur la liste des personnages du plus haut niveau de l'appareil d'ƒtat, là où se fondent grosses affaires, pouvoir politique et services spéciaux.
Quelques exemples : un vice-ministre de l'Intérieur de Serbie et chef de la police, assassiné impunément en 1997 dans un restaurant rempli de policiers et situé à proximité du ministère de l'Intérieur ; un haut responsable de la JUL (Union de la gauche yougoslave), parti de la femme de Milosevic ; le ministre fédéral de la Défense en personne, le 7 février de cette année ; le grand patron de la compagnie aérienne nationale yougoslave, un proche de Milosevic et personnalité publique importante ; le représentant de Belgrade en Voïvodine ; un proche conseiller du président du Monténégro...
Tout récemment, le 25 août, c'est Ivan Stambolic, ancien président de la Serbie dans l'ancienne Yougoslavie, qui fut le protecteur de Milosevic pendant son ascension au pouvoir avant que Milosevic ne le renverse, qui a disparu mystérieusement.
S'il y a certainement derrière nombre de ces affaires criminelles, des affaires sonnantes et trébuchantes (le contrôle de nombreux trafics, armement, pétrole, cigarettes, etc.), dans lesquelles la famille Milosevic est elle-même impliquée, la leçon politique qu'elles répandent est claire aussi : à savoir que personne, même dans les sommets, n'est à l'abri...