Peyrat-la-joie22/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1680.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Peyrat-la-joie

Le maire RPR de Nice Jacques Peyrat a été trahi par une fuite anonyme, mais qu'il n'a pas niée : en mai de l'an dernier il avait adressé deux courriers internes anti-Musulmans. Dans le premier il déclarait rejeter une demande d'aide pour la construction d'une mosquée, au motif qu'il défend " en priorité les valeurs et les sites chrétiens " et, pas gêné semble-t-il par la contradiction, que " les mosquées qui sont un lieu de culte ne peuvent pas se concevoir dans une République laïque ". Laïque mais avec des valeurs chrétiennes, donc !

Dans la seconde lettre il refuse une aide au bénéfice des réfugiés du Kosovo, et écrit : " J'ai suffisamment ma dose de peuplade musulmane en France, sans souhaiter l'augmenter."

Bien entendu il serait souhaitable, d'une manière générale, que chaque communauté religieuse finance elle-même ses propres lieux de culte, sans bénéficier de l'aide publique. Cette situation est cependant une lointaine conséquence de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, dans laquelle l'Etat a pris en charge tout ou partie des édifices religieux.

Mais dans l'affaire du maire de Nice, ce n'est pas de cela qu'il s'agit : Jacques Peyrat est tout simplement hostile aux Musulmans, ce qui est une autre façon de dire aux Maghrébins. C'est du racisme. Le maire veut bien que des Maghrébins soient exploités, dans les chantiers du bâtiment, par exemple, mais refuse une mosquée alors que de nombreux Mulsumans vivent et travaillent à Nice. Peyrat veut bien des étrangers, mais de préférence des touristes fortunés, dans sa belle ville célèbre pour sa Promenade des Anglais, son carnaval et même son église orthodoxe russe.

Peyrat est un transfuge du Front National, qui a " habilement " quitté un FN local qui ne lui permettait pas de réaliser ses ambitions, afin de s'emparer de la mairie. Mais à la droite de la droite, il y a osmose entre le RPR et le FN. C'est une affaire d'opportunité.

Dans une autre ville du Midi, à Aix-en-Provence, un tribunal jugeait Catherine Mégret, maire de Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône, pour avoir mené une politique sociale contre les immigrés, selon le principe de la " préférence nationale ". Sur le fond, quelle différence y-a-t-il entre le maire de Nice et celle de Vitrolles ? Catherine Mégret clame haut et fort sa xénophobie, alors que Jacques Peyrat mène à peu près la même politique en envoyant des courriers discrets.

Rappelons tout de même que Jacques Peyrat fait partie de la même formation politique que le président de la République, entre autres, et que s'il est question d'exclure Tibéri parce qu'il entrave les ambitions politiciennes de Séguin, il n'est pas question de sanctionner Peyrat.

Nice vaut bien le refus d'une mosquée...

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