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Leur société
Journée de l'hypocrisie
Vendredi 22 septembre était décrété " journée sans voitures " dans quelque 70 villes de France. Cette opération est menée pour la troisième année consécutive.
Qu'est-ce que cela va changer ? Pas grand-chose assurément. Pour les automobilistes, ce sont des tracasseries supplémentaires, voire un allongement du trajet à cause des voies interdites à la circulation ce jour-là. Et en ce qui concerne la pollution de l'air, la goutte d'oxygène lancée dans l'océan d'oxyde de carbone et autres produits nocifs ne modifiera rien.
Car si une telle journée peut dissuader quelques automobilistes de prendre leur voiture, dans l'ensemble, la plupart des salariés qui l'utilisent pour se rendre à leur travail n'ont pas le choix, faute de transports en commun convenables. Cela fait des années que l'Etat sacrifie les transports en commun au profit des entreprises automobiles ou des pétroliers. En province, on ferme les voies SNCF jugées non rentables pour les remplacer (et encore pas toujours) par des autocars. On voit aussi la SNCF faire appel à des transporteurs routiers pour les marchandises !
Et dans les grandes agglomérations, les constructions ou les prolongements de lignes de métro se font au compte-gouttes, les banlieues sont mal desservies par les bus, et rares sont les entreprises qui mettent en place un réseau de transports.
Dans ces conditions, la " journée sans voiture " n'est qu'un gadget destiné à faire croire que le gouvernement se préoccupe de la pollution, en direction des écologistes. Elle peut rejoindre la journée de la femme, celle des droits de l'homme, etc. dans les journées de l'hypocrisie organisées à rythme régulier.