Chèques Postaux (Orléans - La source) : Contre la mise en place des 35 heures, des réactions en chaîne22/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1680.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chèques Postaux (Orléans - La source) : Contre la mise en place des 35 heures, des réactions en chaîne

Lundi 18 septembre, au Centre de Chèques Postaux de La Source, tout le service de la filière virements (100 personnes) s'est à nouveau rendu en manifestation devant les bureaux de la direction. Cela fait plusieurs mois que la direction a sorti ses projets sur la mise en place des 35 heures. Le directeur a commencé les semblants de concertation service après service, en avril, et il s'est vanté que cela serait terminé fin juin.

Dans la plupart des services alors que nous travaillons 36 heures en 5 jours, la direction veut réintroduire le travail le samedi matin. Cela a suscité immédiatement des réactions de colère dans les services concernés. Depuis la rentrée, ce sont les gars des Impressions de carnets qui ont fait 2 jours de grève à 100 %. La semaine dernière, c'était le tour du service des Successions d'être en grève à près de 100 %.

Cet été la direction avait essayé de passer ses projets en force en convoquant les organisations syndicales en CHSCT (comité d'hygiène et de sécurité) et en CTP (comité technique paritaire). Tous les délégués syndicaux (CGT, SUD, FO et CFDT) refusaient de se rendre à ces réunions. Par contre la semaine dernière, ils y sont allés avec tout le personnel des Successions. Celui-ci, le jour de la grève, distribuait un tract aux autres services dans lequel il affirmait ses revendications : " pas de travail le samedi et des effectifs supplémentaires ".

Le directeur de plus en plus mal à l'aise annonçait qu'il renonçait au projet des samedis travaillés... pour 6 mois. Tout le centre a pris cela comme un premier recul et, depuis, les manifestations et les regroupements dans les services se font spontanément. Il devient de plus en plus clair que la direction a tenté de nous isoler dans les services et que la seule réponse est un mouvement sur le centre. Les deux directeurs chargés de la mise en place des 35 heures nous menaçaient encore il y a 3 semaines de nous retirer 1/30e de salaire à chaque fois que nous arrêterions le travail. Depuis ils sont beaucoup moins arrogants en disant que la décision vient de Paris. Un des directeurs déclarait devant la manifestation de lundi, " qu'il était stressé et qu'on allait le rendre malade ". Cela a eu pour effet de faire réagir des femmes lui disant : " Et nous on ne craque pas. Nos conditions de travail se dégradent. On travaille 7 heures sur écran et vous avez supprimé la pause supplémentaire de 10 minutes. Vous supprimez des effectifs et depuis les réorganisations, c'est le vrai bazar ! "

Sur les modules (500 personnes) la direction vient de lancer un nouveau challenge. Celui qui place le plus de produits Poste gagne... un voyage à Venise. Les réflexions fusent de toutes parts : " On ne fera pas de commercial. C'est eux qu'on va envoyer en gondole à Venise. C'est donnant donnant. Pas de commercial tant qu'il y a la menace du samedi. " Le 25 septembre tous les assistants commerciaux ont décidé d'être en grève.

Toutes ces actions ont contribué à changer l'atmosphère dans le centre. Les discussions vont bon train sur l'augmentation de l'essence, les salaires bloqués alors que La Poste affiche 1,8 milliard de profits, sur la dégradation des conditions de travail et les suppressions d'effectifs alors que ce gouvernement dit vouloir diminuer le chômage.

Nous sommes de plus en plus nombreux à espérer que ce ras-le-bol s'exprime de plus en plus fort.

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