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- Lutte ouvrière n°1680
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Dans les entreprises
Alstom - Belfort : Grève contre les licenciements
La direction d'Alstom n'attend pas que les procédures juridiques de son plan dit " social " de suppressions d'emplois arrivent à leur terme pour faire des pressions de toutes sortes. Ainsi à l'Alstom Belfort nous sommes convoqués individuellement à la DRH qui nous interroge sur nos désirs, nos compétences, etc., comme si nous étions demandeurs pour partir. Et bien sûr, elle parle de reclassement interne voire externe mais pas à plus de cinquante kilomètres.
Il faut préciser que c'est près de 800 postes que la direction prévoit de supprimer dans les deux établissements de Turbomachines qui comptent en tout 2000 personnes. Cela représente en production deux personnes sur trois et plus particulièrement dans l'établissement des Machines Electriques.
C'est dans ce contexte que les 70 ouvriers de l'atelier IHT ont débrayé jeudi 14 septembre au matin pour discuter des perspectives. Après plus d'une heure de discussion, l'idée d'occuper l'atelier fut votée. Avec l'équipe d'après-midi, la décision fut la même. Rendez-vous était donc pris pour lundi matin à 4 heures.
Et justement lundi 18 septembre à 4 heures, les chefs, un DRH et un huissier, visiblement pas habitué à se lever si tôt, étaient déjà là. Les camarades se sont retrouvés à une trentaine et ont commencé le blocage de l'atelier.
A voir la tête des chefs et des quelques cadres de la DRH, il est clair que la seule chose que craint la direction, c'est la grève et surtout sa contagion. Dans la matinée, la moitié des grévistes sont allés faire le tour de deux autres ateliers. Une bonne partie des camarades du bâtiment 66 et de la tôlerie les ont suivis et sont revenus ensemble dans l'atelier occupé. Dans la matinée, les gardes appelés en renfort par la direction ont décidé de ne pas rester à faire les chiourmes autour de l'atelier. Ils restent à deux pour la sécurité. L'équipe d'après-midi a pris la relève sans aucun problème. Tout le monde était présent, même ceux qui étaient en congé.
La décision fut prise de faire le tour des ateliers le lendemain mardi avec un tract signé des grévistes et des syndicats FO, CGT et CFDT. La grève n'en était qu'à son premier jour et quel que soit son devenir, l'action des camarade de l'atelier IHT montre que nous ne nous laisserons pas jeter à la rue comme des malpropres. Ils ont ouvert une brèche contre le plan de licenciements d'Alstom. Il est à souhaiter que tous ensemble nous nous y engouffrions.