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- Lutte ouvrière n°1679
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Turquie, Rwanda, Burundi, Sierra Leone... : Le parlement européen couvre les agissements des impérialismes européens
L'examen d'un rapport sur les programmes d'investissements européens en Amérique latine, Asie, Méditerrannée et Afrique du Sud a jeté un éclairage chiffré sur ce que l'Union européenne verse à ses financiers et industriels sous couvert d'aide à une soixantaine de pays : 1,5 milliard de francs pour le programme ECIP en cinq ans, un peu plus pour celui de l'ALAMDESA depuis 1996, etc.
Intervenant en séance, Arlette Laguiller s'est élevée contre les programmes destinés " à financer aides, subventions et prêts aux entreprises privées qui investissent (dans ces pays). Car, malgré quelques phrases hypocrites sur la "lutte contre la pauvreté", ils visent tous à offrir à l'impérialisme des grandes puissances européennes des instruments supplémentaires de pénétration et de domination sur les pays pauvres ".
On a eu un exemple particulier avec le rapport du député et général français Morillon sur la " Mise en Ïuvre d'actions visant au développement économique et social de la Turquie ". Nos députées ont rappelé que " l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne intéresse évidemment au plus haut point le grand capital européen "et que" le Parlement européen pourrait au moins profiter du souhait parallèle du gouvernement turc d'entrer dans l'UE pour exiger des mesures aussi élémentaires que l'abolition de la peine de mort, les libertés élémentaires ou la cessation de la répression contre le peuple kurde ". Au lieu de quoi, " pendant que le rapporteur du Parlement s'échine à trouver comment évoquer les droits de l'homme sans vexer les militaires qui les foulent aux pieds, un consortium franco-germano-belge s'apprête [...] à livrer à la Turquie une usine de fabrication de munitions. Voilà ce qui révèle infiniment plus la véritable nature des relations entre le grand capital européen et la dictature turque que toutes les mièvrevies sur lesquelles on nous demande de nous prononcer ".
C'est " en tant que militante ouvrière d'un pays qui a joué et joue encore un rôle abject au Burundi, comme au Rwanda ", que notre camarade Chantal Cauquil a dénoncé une " résolution qui aligne des phrases qui se veulent favorables aux peuples de cette région mais qui dissimulent le rôle des grandes puissances dans les massacres " qui viennent de décimer ces peuples.
A propos d'une résolution sur l'enlèvement de onze soldats britanniques par des bandes armées en Sierra Leone, Armonie Bordes s'est indignée qu'il n'y soit pas dit " un mot du rôle passé et présent de la Grande-Bretagne ", ex-puissance colonisatrice du Sierra Leone, qui y a " imposé par le trucage électoral un gouvernement qui représente ses propres intérêts. Ses manoeuvres constituent un des facteurs majeurs d'une guerre civile barbare dans laquelle elle est partie prenante, (entre autres par les) troupes de ses ex-colonies africaines dont le comportement sur le terrain est aussi atroce que celui des bandes armées. [...] Mais la responsabilité (de ces dernières), pour être grande, n'atteint pas le degré de cynisme des [...] hauts dignitaires britanniques qui, dans le calme de leurs bureaux, prennent des décisions qui se traduisent sur le terrain par des ratissages, des déportations de population et des massacres de civils ".