Référendum et droit d'expression15/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1679.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Référendum et droit d'expression

A quelques jours du référendum sur le quinquennat, journalistes et politiciens constatent le peu d'intérêt qu'il suscite dans l'opinion. Et d'expliquer, y compris ceux qui se situent du côté de Chirac, qui est pourtant l'initiateur de ce référendum, que la question posée n'est pas au centre des préoccupations des Français, ce qui est incontestable. Mais ils ajoutent que, quoi qu'on pense, il ne faudrait pas pour autant brader ce droit de s'exprimer qu'est le droit de vote. Sauf qu'une bonne partie de ceux qui nous disent cela ont fait ou font partie de majorités parlementaires et gouvernementales qui n'ont absolument rien fait pour que cette possibilité prenne réellement corps.

Car s'il est vrai que, sur le plan institutionnel, le droit de vote existe - encore que nombre de travailleurs, les travailleurs immigrés par exemple, en sont exclus - cela n'empêche que l'expression des électeurs soit détournée. Légalement d'abord, par le jeu des différents modes de scrutin, qui font que, d'entrée, une fraction des électeurs ne peut disposer d'une représentation ou ne dispose que d'une représentation fortement amputée. Il faudrait au moins que les représentants soient élus au scrutin proportionnel intégral. Les partis de la gauche plurielle en parlent parfois, mais ils se contentent d'en parler, pour l'oublier quand ils sont en situation de le mettre en oeuvre. Mais ça n'est pas le plus important. Car ce qu'ils oublient surtout, ce sont leurs engagements électoraux. Et c'est bien plus sensible encore pour ceux qui se disent de gauche que pour les représentants de la droite. Ces derniers, une fois élus, font la politique de la droite. Mais les élus de gauche font la même. N'est-ce pas là un détournement de vote ? N'est-ce pas là dessaisir les électeurs de leur droit d'expression ?

Refuser de cautionner ce jeu pipé que constituent les référendums tels qu'ils sont prévus par les lois actuelles dans lesquels les questions posées sont choisies non pas en fonction des intérêts de ceux qui sont interrogés, mais uniquement pour servir les intérêts politiciens de ceux qui les posent, est aussi une façon, sommaire sans doute, de dire ce que l'on pense des procédés utilisés pour nous duper. Et puis il existe d'autres moyens pour les travailleurs de s'exprimer, sans attendre qu'on le leur demande et sur les questions qui sont, elles, au coeur des préoccupations du monde du travail. Mais lorsque la classe ouvrière se décide à prendre la parole, sur le terrain qui est le sien, le terrain du combat de classe, on entend alors tous les donneurs de leçons de morale civique s'indigner en choeur et condamner les grèves et les luttes ouvrières, au nom de leur parodie démocratique.

J.-P. V.

Les deux minutes trente d'émission réservées à Lutte Ouvrière, dans le cadre de la campagne officielle du référendum, seront diffusées le MERCREDI 20 SEPTEMBRE

A la télévision sur France 2, juste avant le journal de 20 heures

Sur France 3, avant l'émission " Questions pour un champion " avant 18 h 20.

A la radio,

Sur France-Inter, avant le bulletin d'information de 14 heures.

Nous publions ci-dessous le texte de l'affiche de Lutte Ouvrière collée sur les panneaux qui nous ont été réservés dans le cadre de cette même campagne officielle.

Partager