ONU : Le millénaire change, pas l'exploitation15/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1679.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

ONU : Le millénaire change, pas l'exploitation

Du 6 au 8 septembre, l'ONU a réuni à New York son " sommet du Millénaire ". 149 rois, chefs d'Etat et de gouvernement y ont gravement débattu des missions de l'ONU pour le XXIe siècle, chacun profitant de cette grand-messe pour causer de ses petites affaires.

Les participants ont montré une belle unanimité sur l'idée de " dignité humaine ", notion aussi généreuse qu'elle est floue. Ils ont reconnu la priorité à la lutte contre la pauvreté, contre le sida et le paludisme et contre la dette. Dans la déclaration finale, ils " décident " de réduire d'ici 2015 de moitié " la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar par jour, celle des personnes qui souffrent de la faim ", des deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans et des trois quarts la mortalité maternelle.

La presse, qui a salué cet engagement à lutter contre la pauvreté extrême, a oublié de rappeler que le sommet mondial pour l'Alimentation, qui avait en novembre 1996 rassemblé à Rome 173 pays, avait déjà adopté l'objectif de réduire de 50 % le nombre de sous-alimentés d'ici 2015. On estimait alors que 1,3 milliard de personnes avaient un revenu de moins de 365 dollars par an et que les 3,2 milliards d'habitants des 55 pays les plus pauvres n'avaient en moyenne que 390 dollars.

Rien de neuf donc dans les plans de l'ONU. Pas de bilan sur quatre années de " lutte " contre la pauvreté. Tout ce que l'on sait, c'est que dans certaines régions du monde, la situation empire. Ainsi en Afrique noire, en dix ans, l'espérance de vie a reculé de 30 ans !

Les plans, l'ONU sait en faire. Comme n'importe quel gouvernement. Mais s'ils n'aboutissent jamais, c'est parce que les puissances impérialistes dominent le monde et dominent aussi l'ONU. Pourtant les pays riches sont loin d'être majoritaires parmi les 189 membres de l'ONU, mais ils le sont parmi les quinze membres du Conseil de sécurité et parmi ses cinq membres permanents, dont dépend toute décision. On y trouve les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France.

Une réunion du Conseil de sécurité s'est tenue dans le cadre de ce sommet. Mais ce n'est pas d'aide alimentaire qu'elle a parlé, mais... d'améliorer les opérations militaires menées sous couvert de l'ONU. L'ONU est bien souvent l'agent des grandes puissances. Au Congo et au Rwanda, elle suit la politique des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne et appuie l'Ouganda, malgré les protestations indignées de Chirac car, dans ce cas, l'impérialisme français soutient l'autre camp.

L'ONU proclame qu'elle veut éradiquer la pauvreté (il faut bien se parer d'oripeaux humanitaires et il serait mal vu d'afficher les motifs véritables), mais elle reste cette " association de forbans " que Lénine dénonçait en son temps, visant alors la Société des Nations qui précéda l'ONU entre les deux guerres mondiales. Les exploités et les opprimés ne peuvent espérer que ces brigands réalisent en quoi que ce soit leurs belles promesses d'un jour, démenties par toute la réalité de leur action.

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