Si Jack Lang s'est dit satisfait de la rentrée scolaire, il n'en a pas été de même des enseignants du collège Fabien de Saint-Denis, en banlieue parisienne. Le jour de la rentrée des enseignants, nous avons en effet pu constater que le nombre d'élèves par classe avait recommencé à augmenter, et cela alors qu'après le mouvement des enseignants de Seine-Saint-Denis en 1998 des moyens supplémentaires avaient été promis pour que ce nombre diminue lors des rentrées de septembre 1998, 1999 et 2000.

A l'époque Allègre, sous la pression, avait même parlé de " 18 élèves par classe ". Or en cette rentrée nous nous retrouvons avec notamment des classes de quatrième de 25 élèves au lieu de 21 l'an passé. Chacun sait qu'avec des élèves souvent difficiles, venant des cités, c'est bien trop pour un enseignement correct. D'autre part, une partie des classes de quatrième de SEGPA, où des élèves particulièrement en difficulté commencent à apprendre un métier, était supprimée.

Dès le premier jour donc, le personnel du collège s'est réuni et a tenu à prévenir l'Inspection Académique qu'il ne ferait pas la rentrée des classes de quatrième dans ces conditions. Une réunion avec les parents d'élèves était organisée pour les tenir au courant. Dans les jours qui suivirent, l'Inspection annonça qu'elle débloquait des moyens pour qu'une classe de quatrième supplémentaire soit créée au collège, ce qui permettrait de revenir à un nombre d'élèves par classe plus correct.

Certes, cela est loin d'être totalement satisfaisant. Rien n'est changé pour la SEGPA, et les moyens obtenus consistent pour une partie en heures supplémentaires, alors que ce sont des créations de postes que nous réclamions.

Mais c'est un premier succès, et une raison de se préparer à d'autres luttes pour qu'enfin les moyens nécessaires soient consacrés à l'éducation.