Besançon : Trois jours de grève chez Fralsen15/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1679.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Besançon : Trois jours de grève chez Fralsen

Vendredi 1er septembre dans l'atelier Plastique de l'usine Fralsen de Besançon, filiale du groupe TIXEX (montres Kelton), les 21 travailleurs présents signaient une pétition sur les revendications suivantes : 2 000 F d'augmentation mensuelle pour tous, passage de P1 à P2 pour les ouvrières du tri et pas de coefficient en-dessous de TA1 pour les plasturgistes, embauche d'une personne en équipe et en journée. Cette pétition fut portée à la direction avec demande de réponse pour le lundi 4.

Ë la réunion du lundi matin, la direction répondit par la négative. Aussitôt la grève était décidée et la cinquantaine de machines de l'atelier arrêtées. La grève était également reconduite pour le mardi.

Dans la soirée de lundi, plusieurs camarades décidèrent de retourner dans l'atelier. Ils surprirent les trois responsables de l'atelier qui avaient remis en marche une vingtaine de machines. Le DRH est rapidement venu également, menaçant les ouvriers de licenciement s'ils arrêtaient les machines.

Le mardi matin, menaces identiques de la direction sur l'arrêt des machines. La majorité d'entre nous ne voulaient pas arrêter les machines, mais la grève continuait. Sans qu'il y ait de nouvelle réunion avec la direction, celle-ci annonçait l'embauche d'une personne en équipe et une prime mensuelle individuelle. Refus unanime des grévistes.

Mercredi, la direction convoquait les grévistes l'après-midi, elle annonçait une embauche en journée, une prime de 2 000 F pour septembre, des augmentations individuelles pour 9 sur 21, elle s'engageait à revoir les coefficients des plasturgistes et le passage en P2 pour les ouvrières du tri, à la condition que le travail reprenne au plus vite.

Les grévistes demandèrent une levée de séance pour discuter. Ë la reprise, la direction sentant le flottement déclara que ses propositions étaient remises en cause. Voyant les plus déterminés quitter la séance, elle les fit rappeler pour finalement proposer : une prime pour septembre de 3 000 F, l'embauche d'une personne en journée plus une mutation en équipe, neuf augmentations individuelles et la révision des coefficients, le passage en P2 pour celles du tri et le paiement des trois jours de grève.

Finalement les grévistes décidèrent de reprendre le travail le lendemain. Même si les plus déterminés étaient déçus de n'avoir pas obtenu plus et de n'avoir pas pu entraîner d'autres ateliers dans la grève, le bilan reste positif. C'est la première grève depuis des années alors que nous avons subi de multiples plans sociaux, l'entreprise comptait 3 000 salariés en 1974 et nous ne sommes plus que 300. Un tel mouvement, même limité, a montré la voie à suivre.

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