Belgique : Les patrons routiers bloquent15/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1679.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Les patrons routiers bloquent

C'est " le grand tohu-bahuts ", titrait La libre Belgique du 12 septembre avec, à la Une, la photo de poids lourds bloquant Bruxelles. Le mouvement, démarré le week-end précédent, semblait ne pas faiblir, mercredi 13, opérations escargots et barrages routiers se maintenant, avec le blocage de raffineries, d'axes autoroutiers et du centre de la capitale, où le quartier des institutions européennes est le plus visé.

Une façon, pour les routiers, de montrer qu'ils ont les mêmes revendications que leurs homologues des pays voisins. Ils insistent sur le fait qu'ils exigent, comme en France et en Italie, l'instauration d'un " carburant professionnel " détaxé et attendent d'Isabelle Durant, la ministre Verte des Transports, les mêmes avantages que ceux que son collègue Gayssot a cédés au patronat routier français.

Mais, rappelait un quotidien bruxellois, " la Belgique des bahuts roule à vitesses variables ". On l'a vu, mercredi 13, quand la Febetra (organisme fédéral des transporteurs routiers) et la SAV, sa branche flamande, ont approuvé des mesures fiscales proposées par la ministre des Transports alors que l'UPTR (organisation wallone) rejetait l'accord parce que la ministre refusait d'entendre parler de carburant à prix détaxé.

C'est que la Febetra se fait d'abord la porte-parole des grosses sociétés de transport florissantes, présentes surtout en Flandre, tandis que l'UPTR, minoritaire au sein de la Febetra, regroupe plutôt des artisans ou de petites entreprises familiales dont les marges dépendent plus directement du prix du gazole.

Les syndicats de chauffeurs salariés (CST Transport et UBOT) ont, dès le début, fait savoir qu'ils ne soutenaient pas les revendications des patrons routiers car, ont-ils déclaré, ce sont " des questions typiques qui concernent les seuls employeurs ". Mais, dans les interviews, certains de leurs représentants ont présenté comme concernant cette fois les salariés... les tarifs pratiqués par les chauffeurs et sociétés du Sud et surtout de l'Est de l'Europe. Ils font ainsi chorus avec les organisations patronales du transport routier qui dénoncent à cor et à cri cette concurrence afin d'obtenir de nouveaux avantages des autorités tant belges qu'européennes, un sommet européen du Transport prévu début octobre devant examiner notamment cette question. Y sera-t-il fait mention du fait que les gros transporteurs belges (et autres) ne sont pas les derniers à recourir à la main-doeuvre sous-payée de chauffeurs sud et est-européens ? On peut en douter...

Partager