La campagne électorale américaine est dans la dernière ligne droite. Les derniers sondages accordent 47 % au candidat républicain, Bush Junior (c'est le fils du Bush qui fut président pendant quatre ans, de 1989 à 1992), le gouverneur du Texas qui fait sa campagne électorale notamment en refusant les grâces des condamnés à mort de son Etat, même quand les preuves juridiques sont douteuses. Bush devance d'un point le candidat démocrate, Al Gore, huit ans dans l'ombre de Clinton et qui rêve aussi de s'asseoir dans le fauteuil présidentiel.

Le match est donc serré, puisque en définitive les deux adversaires cherchent à faire basculer dans leur camp un million d'électeurs indécis pour faire la différence. Comme disent les commentateurs américains, ce n'est pas le moment de commettre une gaffe qui ferait changer d'opinion les électeurs. Bush Junior ne doit pas lire les journaux, il vient de commettre une belle bourde pendant un meeting électoral : traiter un journaliste du New York Times de " trou du cul de première classe ". Bush pensait confier ce commentaire fleuri en aparté à son candidat vice-président. Le hic était que les micros étaient branchés et que tout le monde l'a entendu, l'intéressé mais aussi des millions de téléspectateurs à qui les journalistes, toujours prêts à défendre leur corporation, ont fait connaître la " nouvelle ".

A quelques semaines de la fin de la foire électorale américaine, cela tombe mal. Mais Bush peut s'en remettre. Il ne serait pas le premier président américain gaffeur, d'autres l'ont précédé : Ford ou Reagan n'en rataient pas une. Et de toute façon, le président n'est qu'un élément décoratif du système politique américain, qui en a vu bien d'autres.