Jacob Delafon (Reims) : Plan " social ", la direction doit payer !08/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1678.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Jacob Delafon (Reims) : Plan " social ", la direction doit payer !

Les travailleurs de Jacob Delafon (groupe Kolher) ont de nouveau observé des débrayages contre les 107 suppressions d'emplois qui touchent l'usine de Reims. Depuis son annonce au mois de décembre par la direction, des actions ont été menées pour protester contre ce énième plan social : débrayages, blocage des expéditions, distributions de tracts à la population.

En 1977, l'usine comptait 900 salariés ; aujourd'hui, après six plans " sociaux ", l'effectif est de 156. Les 107 suppressions d'emplois concernent la production et il ne resterait qu'un centre de conditionnement et un laboratoire de recherche, en tout 49 postes. Cela fait des années que le groupe américain Kolher, propriété de la famille du même nom, numéro 2 mondial du sanitaire, délocalise les productions en Chine et en Egypte, cela dans le but de faire des profits encore plus importants. Loin d'être en difficulté, le groupe se porte très bien et l'an dernier le chiffre d'affaires a progressé de 12 %.

La direction ne fait pas mystère que si ces 49 salariés peuvent trouver un autre travail, cela serait mieux. C'est donc une fermeture pure et simple du site qu'elle souhaite.

Les travailleurs savent bien le crédit qu'ils peuvent accorder aux déclaration du groupe. Lors du dernier plan social, en 1996, la direction avait eu l'aval des pouvoirs publics en mettant en avant son souci de préserver les emplois restants !

Jeudi 30 août, 80 salariés se sont rendus à la direction départementale du travail, à Châlons-en-Champagne, où devait se tenir une négociation entre direction, syndicats et pouvoirs publics, suite au refus du plan social proposé par le groupe. Celui-ci se contentait du minimum légal. Ainsi, pour un salarié ayant 30 ans d'ancienneté, la prime de licenciement s'élèverait à 60 000 F environ. Pour les travailleurs dont la moyenne d'âge est de 48 ans et l'ancienneté moyenne de 28 ans, il est hors de question d'accepter de telles conditions. La direction a fait quelques concessions minimes, la mesure la plus concrète étant l'augmentation de 10 000 F de cette prime. En réponse, les travailleurs ont de nouveau arrêté complètement le travail et bloqué les expéditions et réclament 10 000 F par année d'ancienneté, en plus de la prime légale.

De nouvelles actions sont à venir : les travailleurs de Jacob Delafon sont bien décidés à faire payer la famille Kolher.

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