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Hôpital Saint-Antoine (Paris) : Pas de repos pour les mauvais coups
A l'hôpital Saint-Antoine (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), un mouvement de protestation dirigé par la CGT a débuté en juillet dans le service de Radiologie, rejoint par certains laboratoires, la crèche du personnel et le service de diététique.
Ë l'hôpital, il y a deux statuts de repos, le personnel en repos fixe (tous les samedis et dimanches en repos et les jours fériés) : cela concerne essentiellement les administratifs et le personnel ouvrier ; puis le personnel en roulement, surtout le personnel d'hospitalisation, qui travaille un week-end sur deux.
Selon que l'on soit un travailleur en repos fixe ou en roulement, cela ne donne pas la même égalité face aux jours fériés.
Le personnel en roulement est amené à travailler les jours fériés. Quand c'est le cas ou quand il est en repos hebdomadaire cette journée-là, ce jour donne droit à une récupération appelée " crédit de repos supplémentaire " (RS) : ce crédit se monte à 13 jours de repos supplémentaires au lieu des 9 jours des personnels en fixe.
Les personnels en mouvement avaient bénéficié, depuis des dizaines d'années, du statut du personnel en roulement parce qu'ils assurent certains week-ends et certains jours fériés dans l'année, mais pas au même rythme que le personnel d'hospitalisation. La direction a décidé de " faire le ménage " en supprimant ces acquis, qu'ils ne mériteraient pas d'après elle puisqu'ils sont considérés comme personnels en fixe.
Le personnel refusant cette dégradation est allé par deux fois en juillet à la direction locale et une fois à la direction générale de l'AP-HP. Chacune des directions se renvoie la responsabilité d'un accord sur le nombre de fériés à récupérer.
Tout l'été, le personnel a obligé la direction à expédier des assignations en recommandé chez ceux qui devaient travailler le samedi et dimanche : la direction ne les reconnaissant pas en roulement, ils n'avaient aucune raison de venir travailler les week-ends à moins d'y être obligés par assignation.
Vendredi 1er septembre, après un nouvel échec lors d'une réunion avec la direction, le personnel de Radio a débrayé 2 heures, la crèche 1 heure et 3 heures lundi 4 septembre, et compte continuer jusqu'à satisfaction.
Le personnel concerné par cet escamotage des repos pense que cela arrive à point nommé pour la direction : d'une part, parce que cela masque le manque de personnel, d'autre part, parce que la mise en place des 35 heures est à l'ordre du jour. La direction pourrait alors " rendre " dans le cadre des 35 heures les jours qu'elle conteste aujourd'hui et le personnel, dans ce cas, ne verrait pas d'amélioration dans ses conditions de travail.
Prendre d'une main en redonnant peut-être de l'autre, la belle affaire !