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- Lutte ouvrière n°1678
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Dans les entreprises
France Télécom (Centre de Bagnolet - Seine-Saint-Denis) : La grève continue
Au Centre international par opérateurs (CIO) France Télécom de Bagnolet (320 personnes au total), la grève des opérateurs entrait mercredi 6 septembre dans son sixième jour.
Entamée la semaine précédente, le mardi 29 août (voir LO n1/4 1677), par 90 % (soit environ 100 personnes) du personnel des salles alors présent au centre, elle avait été reconduite les deux jours suivants. Les employés réagissaient à l'annonce de la fermeture du CIO de Bagnolet, avec les mutations imposées (alors même qu'une partie du personnel vient tout juste d'arriver du centre Paris-Archives) ; ils exprimaient leur ras-le-bol des restructurations à répétition qui les ballottent d'un lieu de travail à un autre, avec des changements d'horaires et de conditions de travail à chaque fois.
Les grévistes ont ensuite suspendu leur mouvement pendant la journée du vendredi, afin de ne pas perdre la paye du week-end. Ce qui ne les a pas empêchés de le reprendre lundi 4 septembre et de le reconduire depuis, jour par jour. Le nombre des grévistes a cependant sensiblement diminué mardi 5. Il faut dire que, localement, la plupart des militants CGT se sont montrés rapidement hostiles à la grève, reprenant pour certains le travail le 4 septembre de manière très visible. Mais les grévistes s'étaient donné un moyen pour tenter de passer outre à ce genre de manoeuvre de division en élisant un comité de grève de dix membres, par ailleurs souvent des militants syndicaux SUD ou CGT. Ce comité a été reçu lors des premières rencontres avec les directions locale et régionale de France Télécom (qui n'ont rien donné).
Il prépare la journée de jeudi 7 septembre, pour laquelle un préavis de grève a été déposé par les syndicats dans les CIO de province - Nantes, Marseille et Strasbourg - et il a lancé un appel au personnel de tous ces CIO.
La direction de France Télécom avance que ce serait pour privilégier les emplois en province qu'elle compte fermer le centre de Bagnolet en 2001 mais, en province comme en région parisienne, les restructurations sont incessantes et c'est le personnel qui, jusqu'à présent, en fait là aussi les frais. En outre, avec la grève à Bagnolet, le trafic retombe largement sur ces centres de province, qui sont saturés. Aussi le mécontentement y est-il fort également.
La journée du 7 septembre doit être un succès. Il faut que la grève dans les quatre centres démontre - elle pourrait bloquer l'ensemble des services internationaux, renseignements et communications, fonctionnant par opérateurs (qui intéressent en particulier les ambassades, les journalistes, les cadres d'entreprises) - la détermination des travailleurs à ne pas se laisser traiter comme des pions, pour les besoins d'une politique de rentabilité de France Télécom qui est destinée aux actionnaires et aux spéculateurs en Bourse et qui n'a rien à voir avec leurs intérêts.