Dans le dernier rapport annuel de la société Suez-Lyonnaise des Eaux pour 1999, l'argent coule à flots. Ainsi le bénéfice net annoncé s'élève à 7 milliards et demi de francs, ce qui permet aux actionnaires de se partager au titre des dividendes la somme de 3,9 milliards de francs. On y apprend que l'équipe des dirigeants, au nombre de 26, ont vu leur rémunération augmenter de 12, 3 % entre 1998 et 1999. Et enfin que chacun des 19 membres du Conseil de Surveillance a perçu comme jeton de présence, c'est-à-dire pour s'être assis pour bavarder autour d'une table, 150 000 F plus des extras.

Non seulement les employés, qui sont à l'origine de ces plantureux profits, n'en ont pas vu la couleur mais, à l'occasion de l'accord sur les 35 heures, cette société multimilliardaire essaie encore de rogner des acquis.

Quant aux consommateurs c'est le montant de leur facture qu'ils voient régulièrement grimper, alors que, tout aussi régulièrement, des rapports des chambres régionales des comptes font état de surfacturations dans la gestion de l'eau, qu'elle soit assurée par la Lyonnaise ou Vivendi, l'ex-Générale des Eaux.