Avec la fin des " conventions " des deux grands partis, la campagne électorale américaine est vraiment lancée. Mais pour ce qui est des programmes des deux principaux candidats, les différences se cherchent au microscope.

Si George W. Bush, pour les Républicains, a depuis longtemps forgé son image de politicien de droite ferme, partisan avéré de la peine de mort par exemple, Al Gore, successeur de Clinton comme candidat démocrate, serait, paraît-il, différent, de tradition " social-démocrate ", osent dire certains.

Le site Internet de son courant parmi les Démocrates précise que " le secteur privé, non l'Etat, est le principal moteur de la croissance économique " et qu'il faut surtout " aider les Américains à réussir dans le secteur privé ". Comme en France et comme partout, cela signifie : aider de toutes les façons possibles (financières, légales, etc.) les patrons. Belle perspective pour les chômeurs et les millions de travailleurs pauvres que comptent les Etats-Unis - déjà gouvernés par les Démocrates depuis 8 ans.

Même dans les domaines qui ne coûtent rien, ce site précise que, pour la tolérance, la lutte contre l'exclusion, il faut se fonder " sur les valeurs que partagent les Américains : le travail, la famille, la responsabilité personnelle, la liberté individuelle, la foi ". La foi ? Rappelons que sur chaque dollar est écrite la devise In god we trust : " En dieu nous croyons " !

Comme depuis des décennies, en dehors de quelques différences de style, de caractère et surtout de choix dans la façon d'axer leur campagne, il n'y a rien qui distingue les Démocrates des Républicains. Autant dire que la population et en particulier les travailleurs n'ont pas plus à attendre d'un Gore que d'un Bush. D'ailleurs 46 % des Américains pensent déjà que le résultat ne changera rien. Ce n'est pas une nouveauté...