Ministère de la Solidarité : Il s'en passe de belles25/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1676.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ministère de la Solidarité : Il s'en passe de belles

En 1998, un collègue de 47 ans, qui a cinq enfants à charge, a été embauché sur un poste précaire à 6 mois. Or le ministère ne garde plus les précaires.

Pour garder son emploi, cet employé, qui est handicapé, a fait une demande de reclassement à ce titre dans un emploi réservé de cadre. C'est un organisme public dépendant du ministère de l'Emploi et la Solidarité, la Cotorep, qui lui a délivré ce droit. Cependant, l'administration a refusé d'accéder à sa demande et lui a proposé un contrat en vue de la titularisation dans un emploi non-cadre... Il a accepté ce contrat mais a continué ses démarches qui ont duré plus d'un an sans aboutir. Désespéré, il a commencé, le 26 juin dernier, une grève de la faim dans son bureau pour faire valoir ses droits.

Des collègues ont été choqués des méthodes de l'administration et ont fait circuler une pétition réclamant une solution respectant la dignité humaine.

Le jeudi 3 août en milieu d'après-midi, un huissier de justice a été chargé de transmettre à notre collègue une lettre de licenciement, sans préavis et sans aucune indemnité. Et les forces de l'ordre ont occupé le hall de l'administration centrale Emploi-Solidarité. Notre collègue a quitté le ministère escorté par une dizaine de policiers. Il est maintenant dehors. L'accès du ministère lui est interdit, y compris pour ses besoins naturels. Depuis et jusqu'à ce jour, mardi 22 août, cet employé que nous avons côtoyé pendant deux ans, gît couché au pied de l'escalier de l'administration qui vient de le priver de son salaire. Il a déjà perdu 21 kg et poursuit sa grève de la faim depuis 56 jours, s'alimentant seulement d'eau sucrée et de potages. Des affiches et des tracts rédigés par lui nous informent au jour le jour de son action, et FR3 est venue faire un reportage.

Pour un ministère qui s'appelle " Emploi et Solidarité ", bonjour les dégâts !

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