Les États-Unis à l'approche de l'élection présidentielle : Des primaires au show des " conventions "25/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1676.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les États-Unis à l'approche de l'élection présidentielle : Des primaires au show des " conventions "

Les " conventions " qui viennent de se tenir des deux grands partis américains, Républicains et Démocrates, sont l'aboutissement du système des élections dites " primaires ", qui visent, dans un premier temps, à désigner le candidat à la présidence que se choisissent ces partis. Ces élections primaires ont lieu dans chacun des 50 États américains, séparément pour les Républicains et pour les Démocrates. Étalées sur plusieurs mois, elles ont eu lieu de janvier à juin cette année.

Dans les primaires de chacun des États des États-Unis, des délégués chargés d'aller aux " conventions " de chaque parti ont été élus. Ces délégués se sont engagés à soutenir l'un des prétendants à l'investiture de leur parti.

Les " conventions " qui se tiennent à l'issue des primaires rassemblent donc l'ensemble des délégués élus, qui élisent alors à leur tour le candidat à la présidence. C'est donc cette course des primaires - une élection interne à chaque parti - que Bush et Gore ont emportée contre leurs rivaux. La " convention " de leur parti n'est plus qu'une formalité, puisque le résultat est connu, et c'est en fait un grand show médiatique destiné à assurer leur promotion. Leurs adversaires respectifs lors des primaires se sont même ralliés à leur candidature, et ont appelé les délégués qui avaient été élus sous leur bannière à investir Bush ou Gore.

Par ailleurs, les " conventions " sont censées se prononcer sur le programme avancé par le candidat et la direction du parti. Par ce système de désignation de leur candidat, les partis américains affectent de se soumettre à la volonté d'une fraction au moins de la population. Le Parti Démocrate insiste, par exemple, sur le fait que, cette année, sa " convention " comporte autant de femmes que d'hommes, des représentants des minorités, etc. Mais cela, c'est l'aspect publicitaire : ces représentants des couches défavorisées ne sont admis que pour apporter leur soutien aux représentants du grand capital que sont Gore ou Bush, dans le cadre d'une grande messe folklorique unanime.

Il y a quand même eu des " conventions " où le spectacle n'a pu se dérouler tranquillement, sinon dans la salle, du moins à l'extérieur. Ainsi, lors de la " convention " Démocrate à Chicago, en 1968, le vice-président en exercice, Humphrey, partisan farouche de la guerre du Vietnam, se fit voler la vedette par les manifestants opposés à la guerre, massés devant l'immeuble. Il appela alors à sa rescousse la Garde nationale. Des affrontements sanglants eurent lieu sous les fenêtres de la " convention " pendant toute une nuit. Humphrey fut désigné comme candidat mais cela ne lui porta pas chance, et il fut battu dans l'élection présidentielle de novembre 1968.

Et la bataille de Chicago rappelle que parfois, l'opinion peut s'exprimer autrement que par des " conventions " qui ne passionnent personne, à commencer par les Américains eux-mêmes.

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