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Leur société
Impôts : Bercy beaucoup
Au moment où, de retour de vacances, on retrouve dans les boîtes aux lettres l'avis d'imposition de la rentrée, le ministère de l'Économie a sorti une note faisant le point des recettes fiscales à la fin juin.
Si, côté vacanciers, on rentre en général à sec, Bercy de son côté ne se plaint pas : oubliées les déclarations d'il y a six mois, la " cagnotte " se reconstitue. Globalement, les impôts ont rapporté, en juin 2000, 5,7 % de plus qu'en juin 1999 (soit 45 milliards de F de plus), alors que le budget (rectifié) prévoyait, à l'inverse, une baisse de 1,3 % (et 19,2 milliards de baisse). Le seul impôt sur le revenu a rapporté 9,5 % de plus que l'an dernier à pareille date. Et l'année n'est pas finie !
Certes, le ministère de l'Economie explique que des baisses doivent intervenir d'ici la fin de l'année : Jospin avait annoncé un allégement sur les deux premières tranches d'impôt. Mais cet allégement ne rendra pas forcément l'impôt plus juste. Car si les plus petits contribuables sont concernés par ces tranches, elles ne touchent pas qu'eux puisque l'impôt des plus riches est calculé sur toutes les tranches, dont les deux premières !
La presse souligne de façon complaisante que la progression de l'impôt est due au fait que la reprise serait là, que " les Français " gagneraient plus, consommeraient plus. Bref, payer plus d'impôts devrait presque nous réjouir. Mais, en fait, L'impôt saigne (toujours) le malheureux. Car si l'augmentation des bénéfices a fait augmenter l'impôt sur les sociétés (mais le ministère se garde bien de faire la balance entre ce qui rentre sous forme de contribution des grosses sociétés et ce qui sort sous forme d'aides et de subventions de toutes sortes à ces mêmes sociétés), ce sont encore les ménages populaires qui payent proportionnellement le plus : l'impôt sur le revenu n'est guère progressif, la TVA, impôt sur la consommation, est un impôt injuste qui pèse proportionnellement bien moins sur le riche que sur le pauvre et la taxe sur les produits pétroliers pèse sur les travailleurs qui n'ont souvent pas d'autre choix que d'utiliser leur voiture pour aller au travail. Or ces trois impôts représentent les trois quarts (73 %) des recettes fiscales du début de l'année !
Les promesses de Jospin s'envolent plus vite que les feuilles d'impôt.